Le houx, symbole incontournable des fêtes de fin d’année, va bien au-delà de ses feuilles brillantes et de ses baies rouges éclatantes. Le genre Ilex regroupe plus de 400 espèces, parmi lesquelles on trouve l’élégant Ilex aquifolium (houx commun) de nos forêts et le renommé Ilex paraguariensis, à l’origine du yerba maté, ou « thé du Paraguay », une boisson très appréciée en Amérique du Nord et en Europe. Ce dernier est l'une des espèces les plus étudiées pour ses bienfaits, tandis que d’autres restent encore à explorer. Les feuilles de houx, en général, se distinguent par leurs propriétés anti-inflammatoires et stimulantes. À travers cet article, plongez dans l’univers fascinant des houx, à la confluence entre science et tradition.
Le houx, appartenant au genre Ilex de la famille des Aquifoliaceae, comprend environ 400 espèces. Le genre Ilex regroupe des arbres et arbustes aux feuilles persistantes, souvent épineuses, produisant des baies rouges sur les plantes femelles.
Dans les milieux naturels, seul le houx commun (Ilex aquifolium) est véritablement indigène en France. Les autres espèces sont plutôt cultivées ou présentes dans des contextes spécifiques (arboretums, jardins). Originaire d’Europe, d’Asie occidentale et du nord de l'Afrique, il se développe dans des sols acides, frais et bien drainés, particulièrement dans les forêts tempérées et sur les bords de chemins. Le houx commun est un arbuste pouvant atteindre jusqu’à 15 mètres de hauteur. Il se distingue par ses rameaux vert luisants et ses feuilles persistantes, coriaces, souvent épineuses et ondulées.
A noter que les houx ne sont pas toujours verts : certaines variétés, comme Ilex verticillata, affichent des teintes rousses, tandis que d'autres, à l'image de Ilex × altaclerensis 'Golden King', présentent un feuillage panaché.
Ses fleurs, généralement blanches et parfois rosées, apparaissent entre avril et juillet en petits groupes. Les fruits, des drupes de la taille d’un pois, se forment uniquement sur les pieds femelles et varient en couleur, allant du rouge à l'orange ou au jaune selon les variétés. Ces baies persistent en hiver et offrent une source de nourriture aux oiseaux, qui contribuent à la dispersion des graines. Le houx peut vivre plusieurs centaines d’années.
Attention
Les baies, riches en saponines, sont toxiques et peuvent provoquer divers troubles parfois graves si elles sont ingérées.
Les feuilles de houx ont de nombreuses propriétés : elles sont fébrifuges, anti-inflammatoires, expectorantes, mais aussi toniques et diurétiques.
Antipyrétiques (atténue une fièvre trop importante) : En herboristerie traditionnelle, les décoctions de feuilles d'Ilex aquifolium ont été utilisées pour traiter les fièvres trop importantes. Les feuilles de houx contiennent en effet de l’ilicine, un alcaloïde proche de la quinine (molécule issue du quinquina traditionnellement utilisée dans la prévention du paludisme).
Anti-inflammatoires et analgésiques : Le houx a été traditionnellement employé, en cataplasme externe ou en décoction, pour ses propriétés anti-inflammatoires permettant de soulager les douleurs rhumatismales.
Toniques : Ses propriétés toniques se retrouvent surtout dans l’Ilex paraguariensis, le « thé du Paraguay » dont les feuilles riches en caféine sont torréfiées, pulvérisées et infusées dans l'eau chaude, pour produire le maté.
Expectorantes : Du fait de leurs vertus antispasmodiques et expectorantes, les feuilles du houx commun ont été utilisées pour réduire les encombrements des voies respiratoires. Certains constituants des feuilles facilitent l’élimination des sécrétions bronchiques.
Autres propriétés : Le houx commun aurait également des propriétés diurétiques et antibactériennes.
D’autre part, le houx du Paraguay a beaucoup été étudié pour ses propriétés antioxydantes, hypotensives, et bénéfiques sur le métabolisme des lipides et du glucose, ce qui le rend particulièrement intéressant pour les problématiques de santé modernes.
Attention
Même si les feuilles ne sont pas toxiques aux doses habituelles, leur utilisation n’est pas anodine et requiert beaucoup de précautions. Nous vous déconseillons donc de les utiliser en dehors d’un accompagnement par un professionnel de santé qualifié.
Soulagement d’un état fébrile
Soulagement des douleurs articulaires et musculaires
Tonique du système nerveux
Accompagnement des toux grasses
Activité antibactérienne
Aide à améliorer le métabolisme des lipides
Les baies du houx sont toxiques et doivent être tenues hors de portée des enfants et des animaux. Elles peuvent provoquer des vomissements, des diarrhées, des convulsions et plus grave encore à partir de certaines doses.
L’ingestion des feuilles de houx, également toxiques, doit aussi être évitée.
Les préparations (décoction, extrait alcoolique) à base de feuilles de houx ne sont pas recommandées pour un usage régulier ou non encadré, notamment du fait des saponines et alcaloïdes qu’elles contiennent. On évitera chez les enfants les femmes enceintes et allaitantes.
Lorsqu’il est appliqué sur la peau sous forme de crème ou d'huile, le houx peut provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes. Il est donc conseillé de réaliser un test de tolérance cutanée avant une utilisation plus large.
L'utilisation du houx commun nécessite une grande prudence en raison de la présence, dans ses feuilles, de composés pouvant présenter une toxicité, bien que leur concentration puisse diminuer avec certaines préparations. En phytothérapie moderne, des alternatives plus sûres et mieux étudiées sont disponibles pour des usages similaires. Par exemple, les fleurs de sureau peuvent accompagner une fièvre, les feuilles de cassis aident à atténuer les inflammations articulaires et musculaires, et le romarin favorise l'amélioration du métabolisme des lipides.
1
Henry Pol. Gemmothérapie, thérapeutique par les extraits embryonnaires végétaux. Edition à compte d’auteur. Bruxelles, 1982.
2
Couplan, F. Le régal végétal – Reconnaître et cuisiner les plantes comestibles. (Sang de la Terre, 2015).
3
Monographie sur le houx du centre antipoison belge – consulté le 26/12/24. https://www.centreantipoisons.be/nature/plantes/les-plantes-toxiques/houx-ilex-aquifolium
Comment l'utiliser
Le houx peut être utilisé sous différentes formes : infusion, extrait alcoolique, ou même en applications topiques pour la peau.
En cuisine : selon François Couplan, les très jeunes pousses de houx peuvent être consommées en petite quantité dans une salade ou en garniture d'omelettes. En revanche, les feuilles plus coriaces ne doivent pas être consommées.
En décoction : Le Dr. Jean Valnet conseillait , pour réduire les douleurs rhumatismales, d’utiliser les feuilles en décoction, à raison d’une cuillerée à soupe par tasse, de laisser bouillir 2 minutes et d’infuser 10 minutes. Il préconisait de boire cette préparation 2 à 3 fois par jour, entre les repas.
En vin de houx : Le « vin de houx » est une autre façon de bénéficier des propriétés du houx, il s’obtient par macération des feuilles séchées du houx dans de l’alcool.
Application topique : Les extraits de feuilles de houx peuvent également être utilisés dans des crèmes pour le soin de la peau (action antibactérienne et antioxydante).
Les feuilles fraîches et broyées peuvent être appliquées en cataplasme pour aider à réduire l'inflammation des articulations.
En fleurs de Bach : Le houx fait partie des élixirs floraux du Dr Bach. Les fleurs sont recueillies pour fabriquer un élixir floral qui transformerait les émotions fortes comme la colère et la jalousie en amour universel.
En gemmothérapie : les bourgeons pourraient être utilisés pour leurs propriétés anti-inflammatoires.
En cosmétique : la teneur importante en saponines permet aux extraits d'Ilex d'être utilisés comme émulsifiants naturels, par exemple dans les cosmétiques.
Note : En Allemagne, dans la Forêt-Noire, on buvait en guise de thé une infusion à base de feuilles de houx commun.