Poisson d’avril : d’où vient cette tradition que tout le monde adore ?

Chaque année, le 1er avril est synonyme de rires, de blagues plus ou moins subtiles et de poissons découpés dans du papier qu’on accroche dans le dos des plus crédules. Si cette tradition semble légère et amusante, ses origines sont plus profondes qu’on pourrait l’imaginer. D’où vient cette journée si particulière ? Pourquoi un poisson ? Et comment cette coutume s’est-elle propagée à travers le temps et les cultures ? Plongée dans l’histoire fascinante d’une farce devenue universelle.

Par Camille Clément
Publié le 24/03/2025 Temps de lecture : 4 min.

Une origine incertaine mais fascinante

Le changement de calendrier : une explication historique

L’explication la plus répandue situe l’origine du poisson d’avril au XVIe siècle, plus précisément en 1564, lorsque le roi Charles IX décida, par l’Édit de Roussillon, de faire débuter l’année le 1er janvier au lieu du 1er avril. À l’époque, certains continuaient malgré tout à célébrer la nouvelle année à la fin mars ou au début avril, par habitude ou par méconnaissance du changement. Ces "retardataires" devinrent alors les cibles de moqueries et de fausses célébrations, marquant ainsi les prémices de ce qui deviendra le 1er avril.

Une tradition ancrée dans le cycle des saisons

Ce changement de calendrier coïncidait également avec l’arrivée du printemps, saison traditionnellement associée à un renouveau festif, à la fertilité et aux célébrations populaires. Dans de nombreuses cultures européennes, le mois d’avril était marqué par des fêtes en l’honneur de la nature, de la légèreté et même de la tromperie bienveillante. Le poisson d’avril s’inscrit donc dans cette ambiance joyeuse, propice aux farces.

Le symbole du poisson : entre religion et astuce

Pourquoi un poisson ? Plusieurs hypothèses se croisent. Certains y voient un lien religieux avec le Carême, période où la consommation de viande est limitée, laissant place au poisson. D’autres y voient une astuce : en avril, les poissons sont plus faciles à attraper, car plus nombreux et moins méfiants… un peu comme les victimes des farces ! Le poisson est ainsi devenu un symbole de naïveté, parfait pour incarner les dupes du 1er avril.

Une tradition qui évolue avec son temps

De la farce enfantine à la blague médiatique

Longtemps réservé aux plaisanteries enfantines, comme le fameux poisson en papier collé dans le dos, le 1er avril a évolué au fil des siècles. Aujourd’hui, il est aussi l’occasion pour les médias, les marques et les entreprises de jouer avec la crédulité du public à travers de fausses annonces ou des campagnes décalées. Des journaux réputés publient de faux articles, des marques inventent des produits farfelus, et le tout est souvent relayé massivement sur les réseaux sociaux.

Une journée mondiale de la blague

Si le poisson d’avril est très populaire en France, d’autres pays célèbrent aussi le 1er avril à leur manière. En Grande-Bretagne, on parle du "April Fool’s Day" ; en Allemagne, on célèbre le "Aprilscherz". Aux États-Unis, la tradition est particulièrement vivace dans les médias et sur Internet. Partout, l’idée reste la même : piéger avec bienveillance et faire rire. Même si les codes varient d’un pays à l’autre, cette journée est devenue une véritable célébration mondiale de l’humour.

Des limites à ne pas franchir

Bien que l’esprit du 1er avril soit bon enfant, certaines blagues peuvent parfois aller trop loin. L’ère des réseaux sociaux a amplifié la portée des canulars, au point de générer parfois de la confusion ou de fausses informations. C’est pourquoi les marques comme les médias prennent aujourd’hui plus de précautions. L’enjeu est désormais de divertir sans tromper excessivement, et surtout, de rester dans le respect et la bienveillance.

Pourquoi continue-t-on à adorer cette tradition ?

Une parenthèse ludique dans un quotidien sérieux

Dans un monde souvent rythmé par le stress, les obligations et les actualités anxiogènes, le 1er avril agit comme une bouffée d’oxygène. Il offre un espace où l’on peut rire de soi, des autres et du monde, sans conséquence. Ce petit écart dans le sérieux quotidien est une forme de thérapie sociale, partagée par les enfants comme les adultes.

Un moment de complicité intergénérationnelle

Le poisson d’avril est l’une des rares traditions qui traverse les générations sans perdre de sa magie. Les enfants y trouvent un terrain de jeu merveilleux, tandis que les adultes se replongent, le temps d’une journée, dans la légèreté de l’enfance. Il n’est pas rare de voir des grands-parents conspirer avec leurs petits-enfants pour piéger les parents… ou l’inverse.

Le pouvoir universel du rire

Enfin, ce qui rend le 1er avril si aimé, c’est sa capacité à rassembler autour du rire. Dans une société souvent divisée, les blagues, même simples, créent du lien. Elles suscitent la surprise, parfois la moquerie, mais surtout une émotion positive partagée. Et en cela, le poisson d’avril a tout bon : il célèbre le jeu, la créativité et l’humain, dans ce qu’il a de plus spontané.

Zoom sur notre rédactrice : Camille Clement

Camille s’est spécialisée en rédaction de contenus sur les thématiques de la beauté, la santé et le bien-être au naturel. Passionnée par ces sujets, elle rédige pour de grands médias des articles pour aider chacun à prendre soin de lui de manière naturelle et holistique.