Portrait d'Ondine Saglio, tisseuse de liens et de rêves

La CSAO "c'est une histoire d'amour, d'artisanat mais aussi une histoire de femme et de sororité"

Ondine nous raconte les genèses de la CSAO, compagnie du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest et de l'association ASAO qui en fait l'âme. Pour resituer les prémices de la CSAO, il faut remonter dans les années 60, direction le Sénégal.


AZ : Dites-nous en plus sur ce coup de foudre sénégalais

Ondine Saglio : 


Mes parents sont arrivés à la fin des années 60, mon père était étudiant en ethnologie. Ma mère avait 16 ans et était enceinte de son premier enfant. Son coup de cœur pour le Sénégal a été immédiat.


Petite anecdote, Ils sont arrivés au Sénégal le même jour que la visite de la Reine d'Angleterre, toutes les femmes étaient sur leur 31 !


Leur attachement pour le Sénégal a été très fort, ils ont tissé tout deux des liens affectifs avec ce pays. Mon père a aidé à la construction de villages basés sur un modèle de tourisme intégré, c'était très novateur en ce temps là, les sénégalais géraient les revenus du village en toute indépendance, cela permettait de construire des puits si besoin etc. Ma mère aussi était aussi très investie, elle a travaillé en tant que tailleuse, couturière. Ils avaient cette fibre sociale en eux.



AZ : Comment démarre la CSAO ?


Ondine Saglio : 

Ils sont rentrés en France, entre temps ma mère a eu 1000 vies mais le Sénégal ne l'a jamais vraiment quitté. 20 ans plus tard, elle crée la CSAO, Compagnie du Sénégal et de l'Afrique de l'Ouest. L'idée première de la CSAO est de promouvoir le savoir-faire sénégalais en vendant différentes pièces d'artisanat revisitées. Ma mère crée en parallèle l'ASAO, une association d'aide locale afin d'agir au plus près des besoins. La CSAO et l'ASAO fonctionnent ensemble, la CSAO permet à l'ASAO de vivre grâce à son activité commerciale.

L'activité commerciale de la CSAO démarre très fort, on passe très vite du garage dans le 7eme arrondissement de Paris à une vraie boutique de 700 m2 où sont exposés artistes et artisanat local. Ce sont vraiment les prémices du commerce équitable, c'est très novateur à ce moment-là :  des artistes d'Afrique de l'ouest sont exposés et des pièces d'artisanats revisitées sont vendues au juste prix.



AZ : Quel est votre rôle ? Comment entrez-vous en scène ?


Ondine Saglio : 

Je commence à dessiner de plus en plus et je mets en place des ateliers de broderie. J'ai un souvenir d'un coussin brodé chez moi quand j'étais petite. Dans les années 50, au Sénégal, les enfants apprenaient à broder, le coussin brodé était un cadeau qu'on offrait aux jeunes mariés. Souvent était brodé "Bonne nuit mon chéri" sur des coussins. La broderie est vraiment une tradition ancestrale !

Je crée un atelier avec deux brodeuses puis rapidement nous sommes 50 puis 60. Notre premier atelier s'appelle la maison rose. Ces brodeuses ont une histoire traumatique extrêmement compliquée. Le fait de tisser, broder des jolis mots sur de beaux coussins est presque "thérapeutique", ça s'apparente au yoga, ça apaise, ça réconcilie.

Un deuxième atelier voit le jour, nous décidons de mélanger ces femmes au passé traumatique avec des femmes sans "histoires", afin de créer une symbiose, ça a été extraordinaire, j'ai vu sourire des femmes que je n'avais jamais vu sourire auparavant.



AZ : Pourquoi cette collaboration avec Aroma-Zone ?

Ondine Saglio : 


Le modèle économique de la CSAO repose sur la collaboration, c'est ce qui permet à notre modèle de tenir et de payer ces femmes et hommes au Sénégal. Nous avons collaboré avec Christian Louboutin avec l'Africaba, Sézane, Bonpoint. La collaboration permet de mettre en valeur ces femmes et leur travail et bien-sûr de les rémunérer.


Collaborer avec Aroma-Zone a un vrai sens pour nous, j'adore le fait que les produits soient de qualité mais aussi abordable et accessible à tous. Cette collaboration permet réellement de soutenir les femmes au Sénégal, cette commande a pu les faire travailler un mois.


C'est aussi un coup de cœur pour Sabrina Herlory, femme pleine d'énergie et engagée qui m'a demandée comment Aroma-Zone pouvait aider la CSAO.




AZ : Dites-nous en plus sur ces jolies trousses !


Ondine Saglio : 

Ces trousses sont brodées par nos brodeuses au Sénégal, on y retrouvera 3 très jolis mots : Amour, joie & rêve.

Ces broderies joyeuses me font vraiment penser à l'univers d'Aroma-Zone.



AZ : Pouvez-vous nous partager une routine beauté des femmes au Sénégal ?


Ondine Saglio : 

Le produit phare des femmes au Sénégal est le Karité, cela même pour les bébés. Cela permet de nourrir intensément la peau. Les femmes de 60 ans au Sénégal en font 20 de moins.

Les autres produits phares au Sénégal sont les fleurs d'Hibiscus et l'huile de Baobab.



AZ : En quelques mots, pour résumer la CSAO :


Ondine Saglio :  

Pour résumer, il s'agit de plusieurs histoires en une :

Une histoire de femme

Une histoire mère/fille & de transmission

Une histoire d'amour pour le Sénégal .

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