Allergie pollen : Qu'est-ce que c'est ?

Chaque année à l'arrivée du printemps, votre nez coule, vos yeux picotent, votre gorge démange. Et si vous étiez allergique aux pollens ? Quelles sont les causes des allergies aux pollens ? Et surtout que faire ? Tour d'horizon des solutions naturelles pour soulager les symptômes des allergies aux pollens.

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 09/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce que le pollen ?

Le pollen joue un rôle essentiel dans la reproduction des plantes à fleurs. Il s'agit de fines particules ou grains produits par les parties mâles des fleurs (les étamines) dans le but de féconder les parties femelles (pistil) et ainsi assurer la survie de l'espèce. Ces grains de pollen, de formes et de tailles variées, sont transportés d'une fleur à l'autre par le vent, les insectes ou d'autres animaux, dans un processus connu sous le nom de pollinisation. Cependant le pollen peut aussi se disperser dans l'air, devenant une source d'irritation pour les personnes sensibles ou allergiques à ces particules.

Bien que minuscule et invisible à l'œil nu, le pollen peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des individus allergiques durant certaines périodes de l'année, déclenchant des réactions. Sa concentration dans l'air varie selon la saison, le type de végétation locale et les conditions météorologiques, influençant ainsi la gravité des symptômes chez les personnes affectées.

Qu'est-ce qu'une allergie au pollen ?

Une allergie au pollen se manifeste quand le système immunitaire d'une personne réagit de manière excessive au pollen, une substance normalement inoffensive. Cette réaction survient car le système immunitaire identifie à tort le pollen comme un envahisseur dangereux. En réponse à cette perception erronée, le corps entreprend une série d'actions défensives, notamment la production d'anticorps spécifiques. Ces anticorps se lient aux cellules immunitaires dans les voies respiratoires, les yeux et la peau, ce qui conduit à la libération d'histamine et d'autres substances chimiques. C'est cette libération qui provoque l'inflammation et les symptômes typiques associés à une allergie au pollen [1].


Quelle est la différence entre allergie au pollen, rhinite allergique et rhume des foins ?

Le terme "allergie au pollen" désigne spécifiquement la réaction allergique au pollen de plantes. Le terme "rhinite allergique" est le mot médical pour désigner les réactions allergiques affectant le nez, causées par divers allergènes, y compris le pollen. Le terme "rhume des foins" est une expression populaire pour parler de la rhinite allergique saisonnière due au pollen.

Pourquoi est-on allergique au pollen et aux graminées ?

Les pollens proviennent d’arbres (noisetiers, bouleau, etc.), d'herbacés ou de graminées.

L'exposition à des niveaux élevés de pollen, en particulier pendant les saisons de floraison des arbres, des herbes et des graminées, est la cause directe de l'allergie au pollen. Alors pourquoi certains réagissent et d'autres non ? Il est possible de citer plusieurs raisons :

  • Le système immunitaire : Chez certaines personnes, le système immunitaire identifie à tort le pollen comme un envahisseur nuisible et déclenche une réaction allergique. Cette sensibilité varie d'une personne à l'autre, en partie due à la génétique.

  • Les prédispositions génétiques : Les individus dont la famille a des antécédents d'allergies ou d'asthme sont plus susceptibles de réagir au pollen.

  • Exposition et sensibilisation : L'exposition répétée au pollen et à d'autres allergènes peut entraîner une sensibilisation au fil du temps, augmentant ainsi le risque de réactions allergiques.

  • Facteurs environnementaux et mode de vie : Les environnements pollués, le tabagisme, ou l'exposition précoce à une variété d'allergènes peuvent influencer la réactivité de l'organisme au pollen. [2]

Quels sont les symptômes associés ?

Les symptômes de l'allergie au pollen peuvent varier en intensité d'une personne à l'autre, mais voici les plus courants [3] :

  • Éternuements à répétition

  • Nez qui coule ou congestionné

  • Démangeaisons nasales

  • Yeux rouges, larmoyants et qui démangent

  • Démangeaisons de la gorge ou du palais

  • Toux

  • Maux de tête

  • Diminution de l'odorat ou du goût

Comment soulager les symptômes ?

  • Un rituel après chaque sortie : Les pollens se déposant sur la peau, les cheveux et les vêtements, prenez une douche et lavez vos cheveux tous les soirs sur cette période pour éviter que des allergènes se déposent sur votre oreiller. Changez de vêtements tous les jours.

  • Vous pouvez rincer votre visage à l'hydrolat de camomillepour apaiser les irritations.

  • Si vos yeux sont irrités, appliquez des compresses d’hydrolat de bleuetbien frais.

  • Si votre gorge ou votre palais vous démangent, optez pour des infusions de thym ou de mauve

  • La phytothérapie peut vous aider à soulager vos symptômes : le cassis, le plantain, ou l'ortie sont des antihistaminiques naturels intéressants en cas de crise ou en prévention. 

  • Enfin, une alimentation anti-inflammatoire, riche en oméga 3 et en vitamine C viendra compléter efficacement les ces mesures.

Comment savoir si on est allergique au pollen (test) ?

Il existe plusieurs tests permettant de déterminer si une personne est allergique aux pollens ou non, et si oui à quel pollen. Voici les plus courants réalisés par les allergologues :

Test par prick : C'est le test d'allergie cutanée le plus courant. Il implique de déposer une petite quantité d'allergène (dans ce cas, différents types de pollen) sur la peau, généralement sur l'avant-bras ou le dos, puis de piquer légèrement la peau pour permettre à l'allergène de pénétrer. Si une personne est allergique à l'allergène testé, une réaction se produit généralement dans les 20 minutes, sous forme de rougeur, de démangeaison ou de formation d'une petite élévation de la peau (papule).

Test intradermique : Si le test par prick ne donne pas de résultats concluants, un test intradermique peut être réalisé. Ce test implique l'injection d'une petite quantité d'allergène sous la peau. Il est plus sensible que le test par prick mais est également plus susceptible de provoquer des réactions plus fortes.

Test sanguin spécifique aux IgE : Ce test, rarement nécessaire, mesure la quantité d'anticorps IgE spécifiques à un allergène particulier présent dans le sang. Un niveau élevé d'IgE spécifiques à un type de pollen peut indiquer une allergie à ce pollen.

Tests de provocation : Moins fréquemment, un test de provocation nasale peut être réalisé sous surveillance médicale. Ce test implique l'administration directe d'un allergène dans le nez pour observer une réaction. Ce type de test est généralement réservé aux cas où les autres tests ne sont pas concluants ou pour évaluer l'efficacité d'un traitement.

Comment prévenir les allergies au pollen ?

Conseils et bonnes pratiques

Limiter l'exposition aux pollens peut parfois suffire pour soulager les symptômes :

  1. Suivre les bulletins de pollen : Restez informé sur les niveaux de pollen dans l'air et essayez de limiter les activités extérieures lorsque les niveaux sont élevés. Chaque semaine, le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) [4] publie un bulletin qui indique les niveaux de concentration en pollen (mesurés en grains par mètre cube d'air) pour les villes dotées d'au moins un détecteur de pollens. Ce bulletin inclut également l'indice « RAEP », qui évalue le risque d'allergie dû à l'exposition au pollen sur une échelle de 0 (aucun risque) à 3 (risque au niveau élevé). En plus de ce bulletin, le RNSA produit une carte de vigilance pollinique hebdomadaire qui offre une vue d'ensemble de la situation par département. [4]

  2. Fermer les fenêtres : Cela s'applique tant pour les fenêtres de la maison que celles de la voiture, surtout pendant les saisons de haute pollinisation. Privilégiez l'aération de la maison avant le lever ou après le coucher du soleil (moindre présence de pollens).

  3. Porter des lunettes de soleil : Cela peut aider à protéger vos yeux du pollen.

  4. Changer de vêtements et se doucher : Après être rentré de l'extérieur, cela aide à enlever le pollen de votre corps et de vos cheveux.

  5. Eviter de faire sécher le linge à l'extérieur pour qu'il ne s'imprègne pas de pollens.

  6. Il y a un lien étroit entre stress/ anxiété et intensité des réactions allergiques. Essayez le yoga ou la médiation pour vous détendre.

Quelles précautions à prendre ?

  • Toujours consultez un spécialiste avant de tester des solutions naturelles, notamment si vous prenez un traitement antihistaminique car des intéractions peuvent exister

  • Cherchez à identifier vos allergies avec un allergologues.

  • Eviter de frotter vos yeux.

  • Lavez systématiquement vos vêtements et vos cheveux après une exposition prolongée à l'extérieur pour éviter d’accumuler du pollen dans votre intérieur.

Conseil de l'expert

Si vous êtes sujet(te) aux allergies au pollens, mettez toutes les chances de votre côté pour limiter les symptômes : supprimez les facteurs irritants dans l'air que vous respirez (tabac, encens, bougie, parfums d'intérieur). Les activités de jardinage ou de tonte du gazon doivent être évitées également ou effectuées en fin de journée, après le coucher du soleil. Sortez dehors juste après la pluie : les pollens sont alors collés au sol.

En savoir plus

Combien de temps dure une allergie au pollen ?

Les épisodes d'allergie au pollen durent généralement aussi longtemps que la personne est exposée au pollen incriminé. Cela peut signifier quelques heures à plusieurs jours consécutifs, en fonction de l'environnement extérieur et en fonction de la manière dont l'individu gère son exposition. Par exemple, après une journée passée à l'extérieur pendant la saison de pollinisation, une personne peut ressentir des symptômes qui s'atténuent après une douche et après avoir passé un certain temps à l'intérieur.

Les allergies peuvent aussi évoluer, devenant plus ou moins sévères avec l'âge. Certaines personnes peuvent constater que leurs allergies au pollen s'atténuent ou même disparaissent avec le temps, d'année en année, tandis que chez d'autres, elles dureront toute la vie. Un certain nombre de facteurs comme l'exposition à différents environnements, des modifications dans le mode de vie ou l'alimentation peuvent influencer cette évolution.

Par ailleurs, l'allergie au pollen peut commencer à n'importe quel âge, bien qu'elle soit plus fréquemment diagnostiquée dans l'enfance ou l'adolescence. Certaines personnes développent des allergies pour la première fois à l'âge adulte.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

Guryanova SV, Finkina EI, Melnikova DN, Bogdanov IV, Bohle B, Ovchinnikova TV. How Do Pollen Allergens Sensitize? Front Mol Biosci. 2022 Jun 16;9:900533. doi: 10.3389/fmolb.2022.900533. PMID: 35782860; PMCID: PMC9245541.

2

D'Amato G, Murrieta-Aguttes M, D'Amato M, Ansotegui IJ. Pollen respiratory allergy: Is it really seasonal? World Allergy Organ J. 2023 Jul 15;16(7):100799. doi: 10.1016/j.waojou.2023.100799. PMID: 37520612; PMCID: PMC10384659.

3

Luyten A, Bürgler A, Glick S, Kwiatkowski M, Gehrig R, Beigi M, Hartmann K, Eeftens M. Ambient pollen exposure and pollen allergy symptom severity in the EPOCHAL study. Allergy. 2024 Jul;79(7):1908-1920. doi: 10.1111/all.16130. Epub 2024 Apr 24. PMID: 38659216.

4

www.pollens.fr du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (R.N.S.A.)

5

Bunddulam P, Nakamura M, Zorig A, Hinata Y, Takasugi M, Feng CH, Sato T, Arai H. Effects of Astragalus membranaceus Leaf Extract on Allergic Inflammation in Immune Cell Lines. Prev Nutr Food Sci. 2025 Feb 28;30(1):68-80. doi: 10.3746/pnf.2025.30.1.68. PMID: 40059916; PMCID: PMC11884941.

6

Ghalibaf MHE, Kianian F, Beigoli S, Behrouz S, Marefati N, Boskabady M, Boskabady MH. The effects of vitamin C on respiratory, allergic and immunological diseases: an experimental and clinical-based review. Inflammopharmacology. 2023 Apr;31(2):653-672. doi: 10.1007/s10787-023-01169-1. Epub 2023 Feb 27. PMID: 36849854; PMCID: PMC9970132.