Bien connu en kinésithérapie, l'Harpagophytum, alias la Griffe du diable, est sans doute la reine des plantes anti-inflammatoire et antalgique. Loin d'être diabolique, elle serait même un ange gardien pour les articulations, les muscles et les tendons ! Mais pas que... Nous vous invitons à découvrir plus amplement cette plante incroyable, devenue incontournable, qui atténue si bien les douleurs.
D'où vient ce nom ?
L'Harpagophytum, nommé couramment Griffe du diable ou racine de Windhoek (capitale de la Namibie), est une plante herbacée vivace tubéreuse du genre Harpagophytum de la famille des Pedaliacées, comme le sésame. Cette plante, connue depuis peu en Occident, provient des régions désertiques du sud de l’Afrique : steppes de Namibie, désert de Kalahari, Afrique australe. L'Harpagophytum, Harpagophytum procubens, tire son nom du grec phyton, « plante » et harpagos, « harpon ». De là découle le terme de Griffe du diable, car ses fruits en forme de harpons aux crochets acérés s'attachent aux poils des animaux tels que ovins, bovins ; aux sabots des antilopes qui tous s'agitent frénétiquement pour s'en débarrasser comme s'ils avaient « le diable au corps ». C'est une stratégie, pour le moins réussie, pour disséminer ses graines. Quant à procumbens, il est tiré du latin procubo « être couché en avant, de tout son long ». En effet, sa tige est rampante et peut s'étaler sur 2 m de long. Celle-ci porte des feuilles alternes au limbe ovoïde ainsi que des fleurs en forme de trompette, de couleur rouge-violet, solitaires et éphémères puisqu'elles ne s'ouvrent qu'une journée. Le fruit est une capsule ligneuse munie d'une couronne garnie de plusieurs crochets acérés, la fameuse Griffe du diable.
Sa racine principale, ligneuse, s’enfouit verticalement jusqu'à 1m dans le sol argileux ou sableux. De cette racine principale partent plusieurs racines secondaires qui forment des tubercules de réserve bulbeux, parfois très gros, pouvant peser jusqu'à 1,5 kg et que l'on trouve jusqu’à 2 m de profondeur. Ils servent de réserve d'eau et de nutriments à la plante qui résiste ainsi aux périodes de sécheresse. Ces tubercules atteignent une taille de 4 à 6 cm de diamètre et 15 à 25 cm de long au bout de 3 à 4 ans ; terme auquel ils seront récoltés. En effet, seuls ces tubercules (qui constituent jusqu’à 90 % du poids de la plante) sont utilisés dans la médecine traditionnelle du sud de l'Afrique et à l'usage de notre pharmacie.
Le potentiel médicinal de l'Harpagophytum s'est répandu dans le monde occidental dans les années 1970-1980. Victime de son succès, l’Harpagophytum est devenu une espèce menacée au début des années 2000. Aujourd'hui la Griffe du diable bénéficie d’un statut de protection réglementant sa cueillette mais il reste sensible. Divers essais de culture sont en cours, cependant la Griffe du diable reste difficile à cultiver.
Anti-inflammatoire : Les composés actifs, principalement les harpagosides, aident à réduire l'inflammation.
Analgésique : Il aide à soulager la douleur, particulièrement la douleur associée aux affections musculo-squelettiques comme les douleurs lombaires et les douleurs articulaires.
Antirhumatismale : Stimulante de la production d’ostéoblastes et inhibante des enzymes responsables de la dégradation du cartilage
Digestive : L'harpagophytum peut également améliorer la digestion. Il est parfois utilisé pour traiter les troubles digestifs tels que la dyspepsie (indigestion) et la perte d'appétit.
Anti-oxydantes : Les composés présents dans l'harpagophytum ont des propriétés antioxydantes. Ils aident à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs causés par les radicaux libres, ce qui peut contribuer à une meilleure santé globale.
Réduction de l'inflammation
Soulagement des douleurs
Amélioration des douleurs articulaires
Soutien digestif
Agit favorablement sur le cholestérol
L’Harpagophytum se présente sous forme de plante sèche, de gélules, d’extraits secs ou liquides et également sous forme de gels, de crèmes ou de pommades pour un usage localisé. Privilégier les extraits normalisés de 1,2 % à 2 % d'harpagoside.
Utilisation en Phytothérapie
L'harpagophytum est disponible sous différentes formes, notamment en capsules, en comprimés, en poudre, en extraits liquides, et en tisanes. Il est important de suivre les recommandations de dosage et de consulter un professionnel de la santé avant de commencer un traitement à base d'harpagophytum, surtout pour les personnes prenant des médicaments ou ayant des conditions médicales préexistantes.
Il peut être intéressant de coupler les bienfaits de l'Harpagophytum à ceux du Frêne, pour ses propriétés antalgique et anti-inflammatoire.
Comprimé et gélule : généralement il est conseillé de prendre de 3g à 6g par jour d'Harpagophytum, répartis au moment des repas.
Racine séchée en vrac : infuser de 1,5 g à 3g de racine séchée dans 300 ml d'eau bouillante et laisser macérer durant 8 heures. Filtrer et boire 100 ml avant chaque repas. Attention, c'est très amer !
Extraits liquides : se référer à la posologie du fabricant
Pommades et crèmes et gels : s'appliquent par massage sur les zones douloureuses
On conseille généralement des cures de 3 à 4 semaines à renouveler pour l'ostéoporose, la souplesse articulaire et l'arthrose. Pour les autres indications, l'Harpagophytum est à prendre durant la période de douleur sans dépasser 4 semaines.
A savoir
L'Harpagophytum peut s'utiliser seul ou associé à d'autres plantes, comme le Frêne, le Cassis, la Gaulthérie ou encore au collagène, à la chondroïtine , au MSM ou encore à la glucosamine
Effets secondaires possibles : Bien que généralement bien toléré, l'harpagophytum peut provoquer des troubles gastro-intestinaux chez certaines personnes.
Contre-indications : Il est déconseillé aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu'aux personnes souffrant d'ulcères gastriques ou duodénaux.
Interaction avec les médicaments : Les personnes prenant des médicaments, notamment des anticoagulants ou des médicaments pour le cœur, devraient consulter un professionnel de la santé avant de prendre de l'harpagophytum.
L'Harpagophytum est une plante très intéressante qu'il convient d'utiliser à bon escient vu les précautions d'emploi requises. Aussi, la Griffe du diable étant endémique d'une région bien spécifique de notre belle planète, elle doit être préservée au maximum. Il est donc nécessaire d'agir en amont en adoptant une alimentation anti-inflammatoire.
Catherine est passionnée par les plantes et leur propriétés, elle a été formée aux cosmétiques naturels par l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales au début des années 2000. Curieuse, elle a continué à explorer la richesse et le potentiel des plantes. C'est ainsi qu'elle s'est formée à l'aromathérapie avec l’École Française d'Aromathérapie Intégrative. Elle a découvert une dimension presque inexplorée avec l'olfactothérapie et en même temps un outil incroyable pour mieux se connaître et pratiquer ce qu'elle appelle l'écologie intérieure.
1
Efficacy and tolerance of Harpagophytum procumbens versus diacerhein in treatment of osteoarthritis.
Chantre P, Cappelaere A, et al. 2000 Jun;7(3):177-83.
2
Devil’s claw (Harpagophytum procumbens)
Kathi J.Kemper, MD,MPH
3
A review of the ethnobotany, phytochemistry and biological activity of Harpagophytum procumbens/ Journal of Ethnopharmacology 143 (2012) 755–771
N. Mncwangi et al. Devil’s Claw