Cystite : Qu'est-ce que c'est ?

Brûlures urinaires, envies fréquentes, inconfort pelvien… Ces symptômes, souvent banalisés, traduisent une pathologie fréquente mais invalidante : lacystite. Bien que bénigne dans la majorité des cas, cette inflammation de la vessie peut altérer considérablement la qualité de vie. Elle touche majoritairement les femmes, à différents âges de la vie. La méconnaissance des mécanismes de survenue et des signes précoces retarde souvent la prise en charge. Or, un diagnostic rapide permet une amélioration significative des symptômes en peu de temps.

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 16/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce qu’une cystite ?

La cystite désigne une inflammation aiguë ou chronique de la vessie, le plus souvent d’origine infectieuse. Elle se caractérise par une atteinte de la muqueuse vésicale, généralement provoquée par la prolifération de bactéries, en particulier Escherichia coli, naturellement présente dans le tube digestif. Dans plus de 85 % des cas, l’infection concerne uniquement la vessie. On parle alors de cystite simple. Toutefois, si l’infection remonte vers les reins, on entre dans un autre tableau clinique, potentiellement plus grave : la pyélonéphrite. Une cystite bien traitée reste sans gravité, mais une prise en charge inadéquate peut favoriser les récidives ou les complications.

Quelles sont les causes ?

La cystite repose sur un déséquilibre entre les défenses naturelles de l'organisme et l'invasion bactérienne. Plusieurs facteurs, internes ou externes, peuvent favoriser cette infection.

Contamination bactérienne ascendante : La principale cause est une contamination urinaire ascendante. Les bactéries intestinales, principalement E. coli, migrent depuis la région anale vers l’urètre puis la vessie. Ce phénomène est facilité par la courte longueur de l’urètre féminin.

Facteurs hormonaux : Chez les femmes ménopausées, la baisse des œstrogènes réduit l’acidité vaginale, modifiant la flore protectrice et facilitant l’adhésion bactérienne. Un terrain propice à l’apparition de cystites chroniques.

Rapports sexuels : Les cystites dites post-coïtales sont fréquentes. Le rapport sexuel entraîne des microtraumatismes urétraux, favorisant la migration de germes vers la vessie.

Hygiène intime inadaptée : L’usage excessif de savons antiseptiques ou de douches vaginales altère le microbiote protecteur. Une hygiène trop agressive peut alors favoriser les infections urinaires.

Rétention urinaire : Ne pas uriner suffisamment souvent, ou se retenir de manière prolongée, entraîne une stagnation urinaire, propice à la prolifération microbienne.

Facteurs mécaniques : Le port de vêtements serrés, l’utilisation de sous-vêtements synthétiques ou de protections périodiques inadaptées peuvent favoriser un environnement chaud et humide, propice aux bactéries.

Quels sont les symptômes des infections urinaires chez les femmes ?

La cystite se manifeste par un ensemble de signes cliniques typiques, dont l’apparition est souvent brutale.

  • Brûlures à la miction : sensation de picotement ou de douleur lors du passage de l’urine.

  • Pollakiurie : besoin d’uriner fréquemment, parfois toutes les 30 minutes, avec de faibles quantités à chaque fois.

  • Urgence mictionnelle : impossibilité de se retenir, avec un besoin pressant d'uriner.

  • Sensation de pesanteur pelvienne : inconfort ou douleurs sourdes localisées au bas-ventre.

  • Urines troubles ou malodorantes : signe d’une infection active.

  • Présence de sang dans les urines (hématurie) : parfois visible à l’œil nu, traduisant une inflammation importante.

  • Fièvre modérée (rare dans la cystite simple) : en cas de température supérieure à 38°C, il faut rechercher une atteinte rénale.

Quels sont les symptômes des infections urinaires chez les hommes ?

Chez l’homme, lesinfections urinaires sont moins fréquentes que chez la femme, en raison de la longueur de l’urètre. Lorsqu’elles surviennent, elles nécessitent une évaluation médicale approfondie pour en identifier la cause sous-jacente (obstacle, adénome prostatique, infection chronique…). Voici les principaux signes cliniques observés :

  • Brûlures urinaires (dysurie) : sensation de picotement ou de douleur vive lors de la miction, souvent décrite comme une « sensation de feu » au passage de l’urine.

  • Envies fréquentes d’uriner (pollakiurie) : besoin d’uriner très souvent, parfois toutes les heures, sans émission de grandes quantités d’urine.

  • Urgence mictionnelle : difficulté à se retenir, avec une envie impérieuse d’uriner, parfois incontrôlable.

  • Douleur pelvienne ou périnéale : inconfort localisé à la base du pénis, dans le bas-ventre ou entre l’anus et les testicules (périnée), parfois majoré à la palpation.

  • Jet urinaire affaibli ou haché : difficulté à vider complètement la vessie, avec interruption ou faiblesse du flux urinaire.

  • Sensation de vessie pleine après la miction : impression de ne pas avoir uriné suffisamment, malgré un passage aux toilettes.

  • Urines troubles ou malodorantes : changement de l’aspect ou de l’odeur de l’urine, parfois accompagnée de dépôts ou de filaments.

  • Présence de sang dans les urines (hématurie) : traces de sang visibles ou détectées par une bandelette urinaire. Ce symptôme impose une consultation immédiate.

  • Fièvre, frissons, malaise général : ces signes peuvent évoquer une atteinte plus profonde, comme une prostatite ou une pyélonéphrite. Une prise en charge rapide est alors impérative.

  • Douleur lombaire unilatérale : en cas d’atteinte rénale, une douleur au niveau d’un flanc (au-dessus de la hanche) peut apparaître, souvent accompagnée de fièvre.

Chez l’homme, toute infection urinaire est considérée comme compliquée. Un bilan urologique est donc recommandé, notamment en cas de récidive ou de signes évocateurs de complication.

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

Quelque soit la cause de l'infection urinaire de la femme, plusieurs solutions naturelles peuvent apporter un soulagement, en complément de la prise en charge médicale.

Probiotiques Confort intestinal

Extrait de Bardane en poudre

Tisane Chanvre zen BIO

Quels sont les remèdes de grand-mère pour soulager les symptômes ?

Ces approches traditionnelles peuvent compléter les autres soins en apportant du confort.

  • Tisane de thym : antiseptique naturel. Infuser 1 cuillère à café dans 200 ml d’eau chaude, 2 fois par jour.

  • Bouillotte chaude sur le bas-ventre : diminue la douleur liée aux spasmes vésicaux.

  • Massage doux du bas-ventre avec une huile végétale neutre, pour détendre la zone pelvienne.

Quelle routine adopter pour prévenir les infections urinaires ?

Voici une proposition de routine pour prévenir les récidives : 

  1. Au réveil : réhydratation et protection urinaire. Boire un grand verre d’eau tiède dès le lever (250 à 300 mL), pour stimuler l’élimination rénale dès le matin. Uriner dès que le besoin se fait sentir, sans se retenir.

  2. Toilette intime du matin. Nettoyer la zone vulvaire avec un nettoyant doux au pH physiologique, sans savon ni antiseptique. Sécher délicatement avec une serviette propre, sans frotter. Ne pas effectuer de douche vaginale, ce geste perturbe le microbiote protecteur.

  3. Avant de quitter la maison. Porter des vêtements en coton, respirants. Éviter les jeans trop serrés ou les sous-vêtements synthétiques. Privilégier des protections périodiques fines, sans parfum, si besoin. Prévoir une petite bouteille d’eau pour boire régulièrement en journée (objectif : 1,5 à 2 L/24h).

  4. Pendant la journée : hydratation et miction régulière. Boire un verre d’eau toutes les 2 heures. En cas d’exposition au chaud ou d’activité physique, augmenter les apports. Ne pas retarder les mictions : aller aux toilettes dès que l’envie se fait sentir. En cas de longue période assise, faire une pause toutes les 2 à 3 heures pour marcher quelques minutes.

  5. Après chaque rapport sexuel. Aller uriner dans les 15 à 30 minutes suivant le rapport. Nettoyer doucement la zone vulvaire à l’eau tiède si besoin, sans savon. Éviter les lubrifiants ou gels parfumés agressifs.

  6. Fin d’après-midi : apaisement des voies urinaires. Boire une tisane douce aux plantes reconnues pour leurs vertus urinaires, par exemple : bruyère, ortie ou queues de cerise. À consommer chaude ou tiède.

  7. Le soir : allègement digestif et relaxation pelvienne. Dîner léger, pauvre en épices fortes, vinaigre, agrumes ou alcool, qui peuvent irriter la muqueuse vésicale. Avant le coucher, poser une bouillotte tiède sur le bas-ventre 10 minutes, en prévention des tensions pelviennes nocturnes.

Recettes associées

Gel lavant "toilette intime"

Ingrédients (avec balance)

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Mettez la base consistance et la mousse de sucre dans un bol puis mélangez délicatement à l'aide du mini-fouet ou d'une spatule. Faites légèrement chauffer si nécessaire afin d'obtenir un mélange translucide homogène.

2

Incorporez petit à petit l'hydrolat de sarriette et l'eau minérale en mélangeant bien entre chaque ajout.

3

Ajoutez ensuite le reste des ingrédients en mélangeant bien entre chaque ajout.

4

Transfvasez la préparation dans un flacon à l'aide de l'entonnoir.


Note : le pH de cette préparation est d'environ 5,0-5,5.

Evitez le contour des yeux, en cas de contact rincez.

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 3 mois.

Gel douche hygiène intime à la fleur d'oranger & tea tree

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Préparation

2

Dans un autre récipient, transférez la phase B (hydrolat de fleur d'oranger + acide citrique) puis mélangez afin de faire fondre l'acide citrique.

3

Ajoutez ensuite la phase B petit à petit dans la phase A en mélangeant délicatement afin d'éviter la formation de bulles.

4

Terminez par l'ajout de la phase C (huile essentielle de tea tree + conservateur cosgard) ingrédient par ingrédient en mélangeant bien entre chaque ajout.

5

Transférez la préparation dans votre flacon à l'aide du petit entonnoir si nécessaire.


Note : le pH de cette préparation est d’environ 5-5,5.

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précautions d’usage

Les solutions naturelles mentionnées ne doivent jamais retarder la consultation médicale en cas de cystite fébrile ou récidivante.

Conseil de l’expert

La cystite est un trouble courant mais à ne pas banaliser. Une bonne compréhension des symptômes permet de mettre en place rapidement des gestes simples pour contenir l'infection. Si les symptômes persistent ou s'aggravent, il ne faut pas hésiter à consulter. Des antibiotiques peuvent être nécessaires.

En savoir plus

Une infection urinaire est-elle contagieuse ?

Non, la cystite n’est pas une maladie contagieuse. Elle résulte d’une infection endogène, c’est-à-dire provoquée par des bactéries déjà présentes dans l’organisme, notamment le tube digestif.

Comment éviter les récidives de cystite ?

Uriner après chaque rapport, boire suffisamment, éviter les vêtements serrés et adopter une hygiène intime douce sont les piliers de la prévention. En cas de récidives, un suivi médical s’impose.

Quels aliments éviter en cas de cystite ?

Les aliments acidifiants (agrumes, café, épices fortes), ainsi que l’alcool, peuvent irriter la vessie et accentuer les brûlures. Il est préférable de favoriser une alimentation douce et hydratante.

Infection urinaire et femme enceinte : pourquoi sont-elle plus fréquentes pendant la grossesse ?

Pendant la grossesse, la progestérone ralentit le transit urinaire, tandis que l’utérus comprime les voies urinaires. Ces modifications favorisent la stagnation de l’urine, terrain propice à la prolifération bactérienne. Le risque d’infection urinaire est donc accru, même en l’absence de symptômes.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

ameli.fr. Cystite (infection urinaire) : symptômes et causes. Février 2025.

2

ameli.fr. Cystite : que faire et quand consulter ? Février 2025.