Veiller à une bonne hygiène bucco-dentaire avec les huiles essentielles

La bouche est bien souvent le siège d’inconforts tels que la mauvaise haleine, les aphtes, les plaies suite aux morsures, les caries, les mycoses, voire même les problèmes de gencives (gingivite ou parodontose). Dans tous les cas, les dimensions bactériennes, immunitaires et circulatoires sont bien souvent en cause, et les huiles essentielles sont particulièrement efficaces sur ces trois registres. Elles constituent donc des alliées de choc au quotidien pour prévenir, entretenir ou même traiter les maux de la bouche. Certains auteurs parlent de la bouche comme le « temple de l’âme ».

Voilà un terme assez inattendu, et pourtant la cavité buccale est bel et bien une zone riche de sens, de fonctions, de symboles et d’expressions des maux du corps. Équilibre de pH et de bactéries, zone d’interface de réception et d’évacuation. Avaler, rendre, broyer, mais aussi parler, respirer et sourire, voilà autant de fonctions, pour certaines vitales, qui incombent à la bouche. Zone de plaisir ou de déplaisir, elle est le siège de sensations olfactives et gustatives. Cet outil d’expression, de nutrition, de perception et de respiration peut même annoncer certaines pathologies. En effet, des chercheurs de l’école de médecine de l’université de Yale ont mis en évidence que les pneumopathies étaient souvent précédées d’une modification de la population bactérienne buccale. Et que les sujets présentant des problèmes de gencives présentaient un taux de mortalité par pneumopathie plus important que la moyenne.

Les produits d’hygiène bucco-dentaire sont nombreux et annoncent toujours plus d’efficacité en matière d’haleine fraîche et de prévention de la carie dentaire. En général, contre la mauvaise haleine, les molécules masquent les mauvaises odeurs et leurs effets s’estompent rapidement après leur utilisation. En effet, dans la plupart des cas, la mauvaise haleine est due à la prolifération de bactéries comme le Porphyromonas gingivalis, Fusobacterium nucleatum ou encore Streptococcus mutans. Il est important de respecter l’intégrité de la flore buccale. C’est bien pour cela qu’un traitement antiseptique ou antibiotique ne fait pas dans la dentelle et bouscule l’écologie du système. Ils sont d’ailleurs recommandés par périodes de cure et non pas au quotidien sur du long terme.

Les huiles essenielles ont une propriété formidable qui garde une part de mystère, celle de respecter l’équilibre des milieux sur lesquels elles se trouvent. Prenons l’exemple de l’Escherichia coli. Il se trouve à l’état physiologique dans  l’intestin, mais par contre est à l’origine de cystite lorsqu’il migre dans le système urinaire. Les traitements à base d’huiles essentielles (origan, tea tree, clou de girofle…) seront très efficaces pour venir à bout d’une infection urinaire à E. coli, mais épargneront cette population bactérienne qui se trouve dans la lumière intestinale. Cette intelligence supérieure va bien au-delà de l’entendement et de la logique de la médecine allopathique. Même s’il n’est pas possible aujourd’hui de l’expliquer, on le constate.   De quoi donner aux huiles essentielles un supplément d’âme qui leur apporte une efficacité thérapeutique évidente s’inscrivant toujours dans le respect et la recherche de l’harmonie des processus vitaux.

Les actifs aromatiques présentent de réelles propriétés physiologiques lorsqu’ils se trouvent à l’état naturel dans la plante. C’est d’ailleurs pourquoi la cuisine aux herbes aromatiques permet de soutenir l’ensemble des grands systèmes de l’organisme. Dans un esprit de prévention, c’est une aide formidable. L’Homme, en distillant la plante aromatique, procède à une concentration de tous ces actifs et isole ainsi l’huile essentielle qui devient un réel outil à visée thérapeutique. Par exemple, il faudrait assaisonner des tomates mozzarella avec près de 300 grammes de basilic pour obtenir une efficacité équivalente à une goutte d’huile essentielle de basilic.

D’autre part, pour parfaire la puissance de l’aromathérapie, l’association de plusieurs huiles essentielles entre elles permet de constituer ce que l’on appelle une synergie. Associer des molécules d’origine et de provenance différentes permet non pas d’additionner les valeurs thérapeutiques de chaque huile essentielle mais bien de les potentialiser. Une synergie permet aussi de répondre à plusieurs exigences thérapeutiques. Par exemple, celle du soin buccodentaire quotidien apporte ainsi des effets rafraichissants avec la menthe verte (très fraîche et plus légère que la menthe poivrée) pour alléger l’haleine. Elle présente aussi des propriétés anti-inflammatoires avec la synergie de menthe verte et d’hélichryse italienne, celles-ci pourront ainsi désenflammer les petites lésions et décongestionner les gencives gonflées. La dimension réparatrice de l’hélichryse italienne pourra même aider à la cicatrisation des plaies difficiles à se refermer.

Cette synergie peut prétendre apporter une aide au problème de la parodontose, cette pathologie dégénérative de la gencive, au cours de laquelle les gencives se rétractent pour disparaître et amener un déchaussement de toutes les dents. L’aromathérapie peut apporter une aide et ralentir ce processus. L’huile essentielle d’hélichryse italienne, appelée aussi immortelle, appliquée quotidiennement, restaure les tissus et améliore petit à petit l’intégrité du réseau microvasculaire. L’huile essentielle de thym à thujanol complète particulièrement bien cette activité en stimulant la microcirculation, et ramenant le sang et les nutriments. Une dernière dimension, celle de l’activité antibiotique est apportée particulièrement par le thym à thujanol et le tea tree. Ces deux huiles essentielles contribuent au maintien de l’écologie du système, en préservant une flore bactérienne saine et équilibrée.

L’huile de sésame est employée depuis des millénaires en médecine ayurvédique dans les soins à visée bucco-dentaire. Elle présente des propriétés remarquables sur la bactérie responsable des caries : Streptococcus mutans. Son activité a été cautionnée scientifiquement et comparée à celle de la Chlorhexidine (présente dans la majorité des produits d’hygiène pour la bouche). Celle-ci est plus durable et moins agressive pour la muqueuse. La Chlorhexidine est aujourd’hui l'actif le plus recommandé pour l’hygiène buccodentaire du fait de son large spectre d’action. Cependant, son utilisation quotidienne est très controversée. Elle serait à la l‘origine d’hypersensibilité de la muqueuse buccale et surtout un facteur d’aggravation des stomatites et des gingivites. L’huile de sésame semble donc constituer une alternative intéressante. Le principe consiste à faire un bain de bouche quotidien en faisant passer l’huile dans les moindres recoins de la cavité buccale. L’huile se dépose sur l’émail et le protège de l’attaque du sucre, intérêt supplémentaire dans la prévention de la carie dentaire. Son association aux huiles essentielles s’y prête particulièrement bien, du fait de la miscibilité des huiles essentielles dans les huiles végétales.

L’odeur et la saveur du clou de girofle sont bien connues des dentistes. Son huile essentielle fournit un outil d’une puissance remarquable et inégalée parmi les produits d’origine naturelle en ce qui concerne son efficacité antalgique. En fait, cette activité antidouleur va même au-delà, en apportant à la zone qui la reçoit un effet anesthésiant pouvant venir à bout des douleurs les plus violentes. La nature faisant bien les choses, l'huile essentielle de clou de girofle a d’autre part des propriétés cautérisantes, c’est-à-dire qu’elle a la capacité d’obturer les vaisseaux lésés pour stopper une hémorragie ou refermer une plaie, et éloigner aussi tout risque d’infection. On comprend ainsi le succès que cette huile essentielle remporte auprès des dentistes. Sa nature phénolée (contient de l’eugénol à hauteur de plus de 80 %) lui octroie cependant une dermocausticité importante qui rend son utilisation sur la peau et les muqueuses contre-indiquée à l’état pur.

L’eugénol est un des phénols les moins dermocaustiques, et le diluer à moins de 20 % dans une synergie avec d’autres huiles essentielles ou huiles végétales permet d’éloigner le risque caustique, et de bénéficier ainsi de sa puissance contre la douleur. Pour l’utiliser, il est utile de la diluer dans d’autres huiles essentielles comme le tea tree ou le laurier noble et / ou la menthe poivrée. Ainsi, réaliser dans un flacon de 5 ou 10 ml le mélange suivant : huile essentielle de clou de girofle 1 ml, tea tree 2 ml, laurier noble 2 ml, menthe poivrée 1 ml et déposer 1 à 2 gouttes du mélange sur la zone douloureuse (aphtes, caries, abcès) 4 à 6 fois par jour, pendant 2 à 3 jours. Le tea tree et le laurier noble complètent le spectre antibiotique et la menthe poivrée par son effet glaçon renforce l’effet anesthésiant et décongestionnant. A utiliser pour toutes les douleurs dans la cavité buccales, quelles que soient leur origine (plaies, infections, ulcérations…) et leur localisation (dents, gencives, langue…)

La blancheur de la dentition est un élément de pression marketing très en vogue, et cet éclat revendiqué est le garant en apparence de la fraîcheur, de la beauté et de la bonne santé. Il existe une huile essentielle aux propriétés blanchissantes sur l’émail dentaire pouvant être utilisée en toute sécurité : l’huile essentielle de tea tree, le mélaleuque. A chaque brossage, la surface des dents est particulièrement lisse, et au fil du temps, elles blanchissent. Ajoutez quotidiennement 1 goutte pure d’huile essentielle de tea tree sur le dentifrice pour améliorer la blancheur de vos dents. Complétez par une goutte d’huile essentielle de menthe verte ou poivrée pour avoir l’haleine fraîche. Vous pouvez aussi opter pour un bain de bouche avec 1 goutte d’huile essentielle de menthe dans un demi-verre d’eau.