Huile de poisson : un remède de grand-mère riche en bienfaits

L’huile de poisson est un grand classique des remèdes de grand-mère. Quel enfant du XXe siècle n’a pas fait la grimace en avalant une grosse cuillère d’huile de foie de Morue ? Pourtant, nos ancêtres étaient bel et bien dans le vrai. Cette huile à priori peu ragoûtante est très riche en bienfaits, notamment en raison de sa concentration exceptionnelle en oméga-3. Toujours très prisée de nos jours au rayon des compléments alimentaires, elle s’accompagne désormais d’autres alternatives – certaines ayant l’avantage d’avoir un goût plus neutre et de convenir à un régime végétalien.

Par Hélène Betoux
Mis à jour le 27/02/2025 Temps de lecture : +4 min.

L’huile de poisson : qu’est-ce que c’est ?

L’huile de poisson est une substance grasse extraite de poissons, de mollusques ou de crustacés, le plus souvent de poissons gras (Saumon, Sardine, Lançon, Anchois, Thon, etc.). Elle se compose en moyenne de 10 à 15 % de triglycérides et 1 à 1,5 % de phospholipides, avec également des acides gras, des squalènes, des stérols et des esters de cires. La composition de ces huiles et leur intérêt nutritionnel varient beaucoup selon l’espèce de poisson utilisée. Par exemple, le Flétan est une excellente source de DHA, tandis que le foie de Requin contient 90 % de squalène. Il existe aussi des huiles de poisson concentrées, qui permettent de doubler la teneur initiale des poissons en DHA et en EPA. L’info en plus : l’EPA et le DHA font partie des acides gras oméga-3.

Comment est-elle fabriquée ? Tout dépend du fabricant ! L’extraction à chaud est la plus courante, mais la cuisson de l’huile dégrade fortement ses lipides et ses bienfaits. Les huiles de qualité sont plutôt extraites à froid (comme les huiles végétales) ou via des procédés enzymatiques innovants.

Quelle est la différence entre l’huile de foie de Morue et l’huile de poisson ?

L’huile de foie de Morue est une huile de poisson spécifique, extraite comme son nom l’indique du foie des Morues (espèce Gadidae). Autrefois, elle était traditionnellement donnée aux enfants pour prévenir la carence en vitamine D (rachitisme) et favoriser la bonne croissance des os.  Elle est toujours utilisée aujourd’hui, mais sa teneur en oméga-3 demeure moins intéressante que celle d’autres poissons. Elle contient un ratio assez équilibré de 8 % d’EPA et 9 % de DHA, tandis que les huiles de poissons gras peuvent contenir jusqu’à 30 % de DHA et 5 % d’EPA. Les EPA sont au contraire plus abondants dans les poissons bleus (environ 18 % d’EPA pour 12 % de DHA).

Pourquoi en consommer ?

Initialement, l’huile de poisson était consommée pour sa richesse en vitamine A et en vitamine D. Aujourd’hui, c’est surtout pour sa forte teneur en acides gras polyinsaturés oméga-3 qu’elle connait un regain d’intérêt. Elle tient d’ailleurs une place prépondérante dans l’alimentation inuite, qui a été étudiée dans les années 70 pour ses remarquables bienfaits sur la santé cardiovasculaire.

Cette huile contient de l’EPA (acide eicosapentaénoïque) et du DHA (acide docosahexaénoïque), deux substances essentielles qui se trouvent dans les poissons et les algues – contrairement à l’ALA (acide alpha-linoléique), qui siège dans les plantes. L’ALA joue le rôle de précurseur du DHA, mais n’est converti qu’à hauteur de 1 % à 9 %. C’est pourquoi les végétariens et les végétaliens sont particulièrement exposés aux carences en oméga-3. Mais de manière générale, il est avéré que nos régimes occidentaux (même omnivores) sont trop pauvres en oméga-3 et trop riches en oméga-6.

Lisez aussi : pourquoi faire une cure d’oméga-3 ?

Au fait, les oméga-3 : c'est quoi ?

Ils appartiennent à la famille des acides gras polyinsaturés, aux côtés des oméga-6. Contrairement à ces derniers, leur première double liaison porte sur leur 3e atome de carbone : d'où leur nom d'oméga-3. Dans la famille des oméga-3, vous retrouverez l'EPA, la DHA et l'ALA, dont nous vous parlions dans le paragraphe précédent. Tous sont essentiels, car ils jouent un rôle clé dans le bon fonctionnement de notre organisme. L'ALA, en tant que précurseur du DHA, a également la particularité d'être indispensable. Cela signifie que nous n'avons pas la capacité de le synthétiser naturellement et que nous devons nous en procurer via notre alimentation.

Les oméga-3 sont présents dans les phospholipides des membranes de nos cellules. Ils interviennent par exemple dans la régulation du taux de cholestérol, dans les réactions inflammatoires et dans le fonctionnement de notre système immunitaire. Ils sont aussi très importants pour aider notre cerveau à fonctionner normalement et à faire face au stress.

Le chiffre à retenir : l'ANSES recommande de consommer 1 oméga-3 pour 5 oméga-6.

Les principaux bienfaits santé et bien-être de l’huile de poisson

  • Pour le système cardiovasculaire : les oméga-3 ont des effets cardioprotecteurs. Ils réduisent l’agrégation plaquettaire tout en faisant augmenter le taux de bon cholestérol (HDL) et diminuer les triglycérides sanguins, ce qui limiterait les risques de problèmes cardiaques.

  • Pour les inconforts inflammatoires : l’EPA et le DHA agissent comme des anti-inflammatoires naturels. Ils pourraient donc jouer un rôle dans l’accompagnement de certains troubles tels que l’arthrite inflammatoire ou les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.

  • Pour le bien-être mental : ces acides gras jouent un rôle dans le développement neuronal et le maintien d’un fonctionnement cognitif normal. Une baisse de la consommation d’oméga-3 a également été associée à un risque accru de dépression et de troubles de l’humeur.

  • Pour la peau : même lorsqu’ils sont consommés en interne, les oméga-3 contribuent à préserver la beauté de la peau. Ils la protègent du photovieillissement et de l’apparition de rougeurs, notamment lorsqu’elles sont liées à de l’atopie, comme le psoriasis.

Faire une cure : mode d'emploi

Quand ?

Vous désirez consommer de l’huile de poisson ? C’est tout à fait possible en « cure » ponctuelle (généralement 2 mois minimum pour laisser le temps à votre organisme de se « recharger » en oméga-3), que vous pourrez renouveler plusieurs fois dans l’année en fonction de vos besoins. Une grossesse, par exemple, peut temporairement nécessiter un apport supérieur en DHA. Vous pouvez également commencer votre prise à l'approche de l'hiver, pour préparer votre organisme aux multiples agressions de la saison froide. 

Dans tous les cas, le mieux est de prendre vos oméga-3 pendant un repas riche en lipides afin de faciliter le travail d'assimilation de votre organisme.

Comment ?

La première option est celle de l’huile en flacon, à prendre tous les jours à la petite cuillère. Il s’agit d’un mode de consommation très simple, mais qui nécessite de supporter le goût fort du poisson (et qui rappellera peut-être de mauvais souvenirs d’enfance à certaines, avec les fameux remèdes de grand-mère à base d’huile de foie de morue !) Si cette saveur vous dérange, optez plutôt pour des capsules remplies d’huile, à avaler avec de l’eau : elles se dissoudront dans votre estomac.

Bon à savoir : si vous prenez de l’huile poisson, vous expérimenterez peut-être des éructations et des remontées aux saveurs… marines. Pour limiter voire éliminer ce phénomène, certains professionnels conseillent d’essayer de prendre l’huile au moment du coucher ou même de congeler les capsules.

Où trouver autrement des oméga-3 ?

Oméga-3 vegan (complément alimentaire)

Graines de Chia BIO (superaliment)

Huile de Périlla BIO (ingrédient cosmétique)

Nos recettes de cuisine à base de poisson

Filets de Cabillaud à la tomate et au Citron Vert

Ingrédients avec balance

1

Couper le poivron vert et l'oignon en petits morceaux.

2

Mélanger le coulis de tomate, la crème liquide, le poivron vert et l'oignon, le persil, le sel et le poivre, l'huile essentielle de citron vert.

3

Placer les filets de cabillaud dans un plat allant au four à micro-ondes, les napper avec la sauce.

4

Recouvrir le plat avec du film alimentaire adapté au four à micro-ondes.

5

Faire cuire au four à micro-onde entre 5 et 8 minutes selon la puissance du four et la taille des filets.

Saumon mariné aux huiles essentielles

Pour 4 tranches de saumon fumé

Ingrédients avec balance

1

Mettez les tranches de saumon fumé sur un plat en les étalant bien. Mélangez l’huile d’olive avec les huiles essentielles, le poivre et le sel.

2

Arrosez le saumon fumé de marinade aux huiles essentielles.

3

Faites mariner une nuit au réfrigérateur en ayant au préalable filmé le plat.

4

Dégustez votre saumon.

Précautions d’usage

Les compléments alimentaires ne se substituent pas à une alimentation variée et équilibrée et à un mode de vie sain. Respectez toujours les dosages recommandés. Demandez conseil à votre médecin avant de consommer de l’huile de foie de Morue ou de l’huile de poisson. Redoublez de précautions si vous vous connaissez une pathologie, si vous êtes sous traitement médicamenteux, si vous êtes enceinte ou si vous allaitez. L’huile de poisson est généralement déconseillée aux personnes allergiques aux produits de la mer. Pour les autres, des effets indésirables sont possibles : remontées acides, brûlures d’estomac, nausées, diarrhées.

Le conseil de l’expert

L’ALA (oméga-3 d’origine végétale) est absent de l’huile de poisson, mais demeure essentiel et indispensable à l’homéostasie de notre organisme. N’oubliez donc pas de consommer régulièrement de l’huile de Colza, des graines de Chia et de Lin, des Noix, des Avocats ou encore du Soja.

En savoir plus

Puis-je aussi en donner à mon chien et à mon chat ?

Oui, il est tout à fait possible de donner des capsules d’huile de poisson à votre animal de compagnie (chien ou chat). Nos compagnons à quatre pattes ont eux aussi besoin d’oméga-3 pour maintenir leur équilibre cognitif, leur santé cardiaque, leur bien-être articulaire ou encore la beauté de leur poil. Il s’agit toutefois d’une décision à prendre avec votre vétérinaire afin d’adapter la cure et le dosage aux besoins réels de votre boule de poils.

Quelle est la meilleure huile animale pour les oméga-3 ?

Il existe beaucoup d’huiles de poissons, comme l’huile de foie de Morue, l’huile de Saumon, l’huile d’Anchois, l’huile de Thon, l’huile de Hareng, l’huile de Maquereau ou encore l’huile de Menhaden. Toutefois, plusieurs études semblent aujourd’hui pencher en faveur de l’huile de Krill (issue d’Euphausia superba, un zooplancton). Elle contient en effet des oméga-3 sous forme de phospholipides, qui seraient plus faciles à assimiler pour notre corps (et donc plus digestes) que les triglycérides de l’huile de poisson.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Betoux

Hélène Betoux est une journaliste beauté française spécialisée dans les médias du Web. Elle rédige quotidiennement des astuces, des conseils et des guides pour aider les consommatrices à bien choisir leurs produits de beauté. Proche de la cosmétique naturelle, biologique et "clean", elle a toujours un œil sur les tendances et les innovations du secteur, qu'elle aime analyser et partager.

Bibliographie

1

Wahied Khawar Balwan, Neelam Saba, « Study of role of fish oil in human health » in Global Academic Journal of Medical Sciences, volume 3, numéro 1, 2021, p. 14-18.

2

William S. Harris, « Fish oil supplementation : evidence for health benefits » in Cleveland Clinic Journal of Medicine, volume 71, numéro 3, mars 2004, p. 208-221.

3

Anne-Gaëlle Grosdemange, « De l’huile de foie de morue aux huiles de poisson concentrées, riches en acides gras polyinsaturés » in Oléagineux, Corps gras, Lipides, volume 17, numéro 4, juillet-août 2010, p. 219-222.

4

Julien Libert. Oméga-3 : Quelle supplémentation apporte le meilleur bénéfice thérapeutique pour le patient ? Faculté de Pharmacie, 2019.