Sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) : définition, propriétés et bienfaits

Avec ses fleurs jaunes éclatantes, la Sauge de Jérusalem est appréciée pour son son élégance tout comme pour ses vertus médicinales traditionnellement utilisées dans le domaine des douleurs articulaires. Cette plante robuste nécessitant peu d'entretien trouve facilement sa place dans les jardins ou dans une salle de bain intégrée dans une routine beauté, pour ses composés actifs intéressants en cosmétique. Nous vous invitons à découvrir plus amplement la Sauge de Jérusalem, une plante esthétique et bienfaitrice.

Par Catherine Gilette
Publié le 31/01/2025 Temps de lecture : +4 min.

Définition

La Sauge de Jérusalem, Phlomis fruticosa de son nom latin, est un arbrisseau appartenant à la vaste famille des Lamiacées et originaire du Bassin méditerranéen. Le nom du genre Phlomis vient du grec phlox, qui signifie "flamme", en référence à la couleur vive de ses fleurs. Fructicosa signifie quant à lui «buissonnant». En effet la Sauge de Jérusalem se présente sous la forme d'un buisson dense et ramifié pouvant atteindre 1 à 1,50 mètres de haut lorsqu'il est cultivé. Dans son environnement naturel, la norme se situe autour de 30 à 50cm de haut. Il existe plus de cent espèces de Phlomis réparties autour de la Méditerranée, jusqu'en Chine, en passant par l'Asie centrale. L'appellation Sauge de Jérusalem est trompeuse car cette plante n'appartient pas au genre Salvia. Cette appellation est due au fait que ses feuilles ressemblent à s'y méprendre aux feuilles de Sauge officinale. Elles sont d'un gris-vert argenté avec un aspect duveteux, persistantes à semi-persistantes selon le climat. Elles dégagent une douce fragrance citronnée lorsqu'on les froisse. Comme toutes les Lamiacées, elles sont disposées de manière opposée le long des tiges. Celles-ci sont ligneuses et ramifiées, portant les feuilles et les fleurs avec une structure bien définie. Les fleurs de la Sauge de Jérusalem, d'un jaune vif éclatant, s'épanouissent au printemps jusqu'en été. Elles sont regroupées en verticilles, c'est-à-dire en étages, encerclant les tiges et créant une floraison assez spectaculaire. Les fleurs individuelles, typiques des Lamiacées, possèdent une corolle bilabiée et des étamines saillantes. C'est par ailleurs une plante mellifère qui attire les abeilles et les papillons. Après la floraison, des fruits secs se forment, contenant de petites graines. Grâce à leur système racinaire développé, qui fait office de réserve, les espèces arbustives du genre Phlomis sont des plantes très résistantes à la sécheresse. La Sauge de Jérusalem fait partie de ces plantes que les horticulteurs appellent des « plantes-chameaux », c'est-à-dire des végétaux résistants qui n'ont pas besoin de beaucoup d'eau et qui peuvent pousser dans des terrains arides et ensoleillés. Dans son aire naturelle, la Sauge de Jérusalem pousse sur des pentes rocheuses calcaires jusqu'à 1000 m d'altitude. Elle résiste aussi bien à la chaleur qu'au froid. En effet, c'est une plante rustique qui peut survivre à des températures de -22°C. L'habitat naturel de cette espèce s'étend sur tout le pourtour de la Méditerranée orientale, depuis la Turquie et Chypre jusqu'à la Sardaigne à l'ouest, incluant une grande partie des Balkans. En France, elle s'est établie sur le littoral de la Côte d'Azur, dans des zones rocheuses escarpées. Avec le dérèglement climatique, la Sauge de Jérusalem s'est également acclimatée dans le même type d'emplacement dans le sud-ouest de l'Angleterre, à partir de plantations ornementales disséminées. Préférant les terrains calcaires, pierreux et arides, elle est très présente dans les formations de buissons des collines sèches et fortement dégradées par le surpâturage ou les incendies. Elle peut devenir envahissante du point de vue des éleveurs ovins car le bétail ne mange pas le feuillage. La Sauge de Jérusalem est généralement résistante aux maladies et aux parasites, ce qui contribue à faciliter sa culture.

Les principales propriétés de la Sauge de Jérusalem

Des propriétés anti-inflammatoires

La Sauge de Jérusalem contient des composés aux propriétés anti-inflammatoires (flavonoïdes, diterpènes, etc), qui peuvent aider à réduire l'inflammation et la douleur. Elle est traditionnellement utilisée pour soulager les douleurs articulaires et musculaires.

Des propriétés sur le système respiratoire

La plante possède des propriétés antibactériennes, antifongiques et expectorantes : elle est traditionnellement utilisée pour accompagner les soins en cas d'infections bénignes des voies respiratoires tels que le rhume ou la toux, notamment en aidant à expectorer le mucus. Elle est parfois également utilisée pour soulager les troubles des voies urinaires.

Des propriétés cosmétiques

Les feuilles de Sauge de Jérusalem sont utilisées en cataplasme pour favoriser la cicatrisation des plaies et des brûlures. Ses propriétés anti-inflammatoires peuvent aider à calmer les irritations et les rougeurs de la peau. La Sauge de Jérusalem peut être utilisée pour soulager les coups de soleil ou l'eczéma. Ses propriétés antibactériennes et antifongiques peuvent aider à purifier la peau et à lutter contre les imperfections. Ses composés antioxydants aident à protéger la peau face au stress oxydatif, impliqués dans le processus de vieillissement cutané. Elle contribue donc à maintenir une peau jeune et éclatante.

Quels sont ses bienfaits ?

En résumé, la Sauge de Jérusalem est une plante aux multiples vertus, utilisée aussi bien en phytothérapie qu’en soin de la peau. Grâce à ses propriétés anti-inflammatoires, antimicrobiennes et antioxydantes, elle contribue au bien-être général et peut être intégrée dans différentes pratiques de soin naturel.

  • Apaise les inflammations : aide à soulager les douleurs articulaires et musculaires grâce à ses composés anti-inflammatoires

  • Soutient le système respiratoire : favorise l’expectoration et aide à dégager les voies respiratoires en cas de toux ou de rhume

  • Possède des propriétés antimicrobiennes : agit contre certaines bactéries et champignons, ce qui en fait un allié pour l’hygiène et la santé

  • Favorise la cicatrisation : appliquée en cataplasme, elle aide à apaiser les irritations cutanées, brûlures et plaies légères

  • Protège et purifie la peau : grâce à ses antioxydants et ses propriétés antibactériennes, elle aide à lutter contre les imperfections et le vieillissement cutané.

Cette plante aux multiples bienfaits peut être utilisée sous différentes formes (infusion, huile, cataplasme) pour accompagner une approche naturelle du bien-être.

Comment l'utiliser ?

  1. En infusion : infuser 2 à 3 grammes de feuilles séchées par tasse pour bénéficier de ses propriétés anti-inflammatoires et respiratoires, à raison de 2 à 3 tasses par jour. Avec des feuilles fraîches, doubler la quantité. Pour une utilisation en tonique cutané, préparer une infusion plus concentrée avec 20 à 30 grammes de feuilles par litre d’eau.

  2. En cataplasme : écraser les feuilles fraîches et les appliquer directement sur la peau pour apaiser lesplaies, brûlures et inflammations.

  3. En cosmétique : l’infusion de feuilles peut être utilisée comme tonique pour le visage. Les feuilles peuvent être macérées dans une huile végétale pour obtenir un macérât huileux protecteur et purifiant. Un extrait de Sauge de Jérusalem peut être intégré aux formulations cosmétiques pour ses propriétés antioxydantes, apaisantes et cicatrisantes.

Précautions d'usage

L’utilisation de la Sauge de Jérusalem (Phlomis fruticosa) est déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes, faute de données suffisantes sur sa sécurité dans ces conditions. En cas de traitement médicamenteux, il est préférable de consulter un professionnel de santé avant son utilisation. Pour un usage cutané, il est recommandé d’effectuer un test préalable sur une petite zone de peau afin de vérifier l’absence de réaction allergique.

Conseil de l'expert

La Sauge de Jérusalem est une plante ornementale robuste qui peut embellir un jardin tout en offrant des bienfaits naturels. Son nom peut prêter à confusion, car elle n’appartient pas au genre des Sauges (Salvia). De plus, la Pulmonaire officinale est parfois également surnommée Sauge de Jérusalem, ce qui peut induire en erreur. Pour éviter toute confusion lors de l’achat, il est essentiel de vérifier le nom latin de la plante, notamment Phlomis fruticosa, afin de s’assurer de choisir la bonne espèce.

En savoir plus

Où trouver la Sauge de Jérusalem ?

La Sauge de Jérusalem est disponible en pépinières spécialisées, jardineries et boutiques en ligne dédiées aux plantes médicinales et ornementales. Il est recommandé de vérifier le nom latin Phlomis fruticosa pour éviter toute confusion avec d’autres espèces.

La Sauge de Jérusalem est-elle comestible ?

La Sauge de Jérusalem n’est pas couramment utilisée en cuisine, mais elle est considérée comme comestible, comme de nombreuses plantes de la famille des Lamiacées. Son usage alimentaire reste cependant peu répandu et peu documenté.

Comment la tailler et la bouturer ?

Il est recommandé de tailler la Sauge de Jérusalem à la fin de l’automne, avant le redémarrage printanier. Comme elle fleurit sur le bois de l’année précédente, cette taille permet de stimuler sa croissance et de conserver un port dense et équilibré. Le bouturage se fait en prélevant des tiges latérales de 10 à 15 cm de long. Après avoir retiré les feuilles du tiers inférieur, il suffit de les planter dans un mélange de terreau et de sable humide. Placées à l’ombre partielle et maintenues dans un substrat légèrement humide, elles développent des racines en quelques semaines avant d’être replantées en pleine terre ou en pot.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Catherine GILETTE

Catherine est passionnée par les plantes et leur propriétés, elle a été formée aux cosmétiques naturels par l’École Lyonnaise des Plantes Médicinales au début des années 2000. Curieuse, elle a continué à explorer la richesse et le potentiel des plantes. C'est ainsi qu'elle s'est formée à l'aromathérapie avec l’École Française d'Aromathérapie Intégrative. Elle a découvert une dimension presque inexplorée avec l'olfactothérapie et en même temps un outil incroyable pour mieux se connaître et pratiquer ce qu'elle appelle l'écologie intérieure.

Bibliographie

1

Protective effects induced by alcoholic Phlomis fruticosa and Phlomis herba-venti extracts in isolated rat colon: Focus on antioxidant, anti-inflammatory, and antimicrobial activities in vitro.

Claudio Ferrante, Lucia Recinella, Maurizio Ronci, Giustino Orlando, Simonetta Di Simone, Luigi Brunetti, Annalisa Chiavaroli, Sheila Leone, Matteo Politi, Bruno Tirillini First published: 19 July 2019

2

Leaf demography and photosynthesis as affected by the environment in the drought semi-deciduous Mediterranean shrub Phlomis fruticosa

L. A.Kyparissis et al. Acta Oecologica ; Volume 18, Issue 5, 1997 , Pages 543-555

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Antimicrobial activity of essential oils and ethanol extract of Phlomis fruticosa

L. (Lamiaceae) M D Ristíc 1 , S Duletić-Lausević, J Knezević-Vukcević, P D Marin, D Simić, J Vukojević, P Janaćković, V Vajs Phytother Res . 2000 Jun

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Chemical profiling, antimicrobial, anti-enzymatic, and cytotoxic properties of Phlomis fruticosa