Terreurs nocturnes : causes et symptômes

Les terreurs nocturnes sont un trouble du sommeil qui affecte surtout les jeunes enfants, mais qui peut aussi survenir à l'âge adulte. Ces crises sont très impressionnantes et éprouvantes pour les proches qui se sentent souvent impuissants. Comprendre ce qui les déclenche et savoir comment les prévenir est donc essentiel pour le bien-être de toute la famille. Découvrez dans cet article tout ce qu'il y a à savoir sur les terreurs nocturnes.

Par La rédaction Aroma-Zone
Mis à jour le 28/01/2025 Temps de lecture : +4 min.

Terreurs nocturnes : un trouble du sommeil fréquent pendant l'enfance

Les terreurs nocturnes sont un trouble du sommeil appartenant à la catégorie des parasomnies, comme le somnambulisme. Elles touchent principalement les jeunes enfants entre 18 mois et 6 ans, mais les adultes peuvent aussi être concernés. Le début des épisodes de terreur nocturne survient généralement avant l'âge de 4 ans. Les crises ont ensuite tendance à disparaître à l’adolescence. En moyenne, 40% des enfants de moins de 6 ans ont déjà vécu un épisode de terreur nocturne. C’est plutôt en première partie de nuit, 1 à 2 heures après l’endormissement que la crise se déclenche. L’enfant se met brusquement à crier ou pleurer. Il est pris d’une grande agitation et semble complètement paniqué. Bien que ses yeux soient ouverts, son regard est vide et il n'a aucune conscience de ce qui se passe autour de lui. De ce fait, il est impossible de le rassurer. La crise peut durer jusqu’à 20 minutes avant que l'enfant se calme et se rendorme. Le lendemain matin, il n'aura aucun souvenir de l’évènement.

Quelles peuvent être les causes des terreurs nocturnes ?

Les causes exactes des terreurs nocturnes ne sont pas connues. Toutefois, certains facteurs peuvent favoriser leur apparition :

Des facteurs génétiques  : Les enfants dont un parent a souffert de terreurs nocturnes sont plus susceptibles de vivre également ce type de phénomène.

Les épisodes de fièvre  : Une forte fièvre ou la douleur liée à une maladie peut également augmenter le risque de survenue d’une terreur nocturne.

Les perturbations du rythme du sommeil : Lorsque l’enfant se couche plus tard ou qu’il manque une sieste, il sera plus fatigué. Son corps va ensuite compenser cette fatigue par une phase de sommeil profond plus longue la nuit suivante. Or, c’est lors de cette phase que les terreurs nocturnes se déclenchent. Cela augmente donc le risque de crise.

Les changements dans le quotidien : Les changements importants tels que l'entrée à l'école, un déménagement ou encore un voyage, peuvent créer de l'anxiété chez l'enfant. Ce stress est souvent un facteur déclencheur des terreurs nocturnes.

Les troubles de l'humeur et la consommation de substances psychoactives : Les adultes sont beaucoup moins sujets aux terreurs nocturnes. Mais lorsque cela arrive, les crises sont souvent associées à des troubles de l’humeur tels que la dépression, l’anxiété chronique, ou encore le stress post-traumatique. De plus, la consommation de substances psychoactives comme l'alcool ou les drogues a tendance à aggraver ce phénomène.

Comment reconnaître une terreur nocturne ?

Si votre enfant se met à hurler pendant son sommeil, reste inconsolable et ne semble pas vous voir, il est probable qu’il fasse une terreur nocturne. Voici les signes typiques qui vous permettront de reconnaître une crise :

  • Votre proche, enfant ou adulte, crie ou pleure pendant son sommeil sans raison apparente

  • Il s’assoit sur son lit, s’agite et fait des mouvements brusques

  • Il semble dans un état de frayeur intense

  • Son regard est fixe et vide, sa peau rougit et il peut transpirer abondamment

  • Sa respiration est haletante, saccadée

  • Il peut prononcer des propos incohérents

  • Il est inconsolable et peut ne pas supporter qu’on le touche, il peut même parfois se débattre

  • Il n’a aucun souvenir de l’évènement à son réveil

  • Le réveil est souvent difficile et il est fatigué le jour suivant.

Quelle est la différence entre un cauchemar et une terreur nocturne ?

Tout comme les terreurs nocturnes, les cauchemars génèrent un sentiment d’angoisse et peuvent perturber le sommeil. À première vue, la différence entre ces deux phénomènes n’est pas évidente. Cependant, plusieurs éléments permettent de les distinguer.


Le moment de la nuit

Nos nuits sont rythmées par les différents cycles de sommeil qui comprennent 3 phases :

  • Le sommeil profond

  • Le sommeil paradoxal

  • Le sommeil léger

Le sommeil profond prédomine en début de nuit, tandis que le sommeil paradoxal est actif en fin de nuit. Les cauchemars, et plus largement les rêves, se produisent pendant la phase de sommeil paradoxal. Ils surviennent donc plutôt en seconde partie de nuit. En revanche, les terreurs nocturnes se produisent pendant le sommeil profond, donc plutôt en début de nuit.


L'état de confusion

Lors d'une terreur nocturne, l'enfant n'a pas conscience de son environnement. Ses yeux peuvent être ouverts, mais il est toujours à moitié endormi. Après la crise, il se rendort facilement et ne se souvient de rien au réveil. À l'inverse, un enfant qui a fait un cauchemar est totalement réveillé. Il entend ses parents et se souvient souvent du rêve qui l'a effrayé. Il peut d’ailleurs ensuite avoir du mal à retrouver le sommeil.


L'intensité de la peur

L’angoisse provoquée par une terreur nocturne est bien plus intense que celle d’un cauchemar. Ce trouble, comme son nom l'indique, génère une terreur extrême et soudaine.

Comment calmer une crise de terreur nocturne ?

Assister à une crise de terreur nocturne peut être extrêmement perturbant, d’autant plus s’il s’agit de son enfant. Toutefois, il est essentiel de garder son calme. La meilleure chose à faire est de rassurer l’enfant (ou l’adulte) sans le réveiller. En effet, cela risquerait d’aggraver l’état de panique. Restez simplement près de lui et parlez-lui d’une voix douce et réconfortante. Veillez à ce qu’il ne tombe pas de son lit ou ne se blesse pas et attendez que la crise se termine d’elle-même.

Que faire lorsque les terreurs nocturnes sont fréquentes ?

Bien qu’elles soient particulièrement impressionnantes, les terreurs nocturnes sont généralement sans conséquence sur le développement de l’enfant. Cependant, lorsqu’elles surviennent de manière régulière, elles peuvent impacter sa qualité de vie et celle de ses proches. Si vous êtes dans cette situation, vous pouvez consulter un médecin ou un spécialiste du sommeil pour vous aider à identifier les facteurs déclencheurs. Ils pourront alors vous proposer des conseils personnalisés pour réduire la survenue des crises. Dans certains cas, un accompagnement avec un psychologue peut être bénéfique pour identifier les causes profondes du problème.

Comment prévenir les crises de terreur nocturne ?

  1. Aménagez une chambre agréable et apaisante : la chambre d'un enfant comme d'un adulte doit être un lieu confortable, dans lequel on se sent en sécurité. Une ambiance douce avec des couleurs apaisantes et un éclairage tamisé favorise la détente et un sommeil de meilleure qualité.

  2. Assurez-vous de dormir suffisamment : le manque de sommeil peut augmenter les risques de terreur nocturne. Pour éviter cela, proposez à votre enfant un rythme de sommeil régulier. Si la suppression de la sieste provoque des crises, il est préférable de la réintroduire. Chez l'adulte, veillez à vous coucher suffisamment tôt et à éviter la consommation d'excitants pour ne pas perturber votre sommeil.

  3. Instaurez un rituel calme avant le coucher : une ambiance calme au moment du coucher est essentielle pour se préparer à s’endormir. Dans le cas d'un enfant, vous pouvez instaurer une routine du soir sécurisante et relaxante, comme lire une histoire ou faire un petit massage doux. Évitez les activités trop stimulantes avant le coucher, comme les écrans ou les jeux excitants. Ceci est vrai pour les plus grands !

  4. Aménagez votre rythme de vie : faites des pauses régulières pour ne pas vous surmener et limitez les sources de stress au quotidien. Accordez-vous du temps pour prendre soin de vous et vous ressourcer.

  5. Pratiquez une activité physique : L’exercice physique régulier aide à libérer les tensions accumulées au cours de la journée, ainsi qu'à réguler l’humeur et apaiser le stress. 

  6. Pratiquez des exercices de relaxation : la méditation, le yoga ou des techniques de respiration comme la cohérence cardiaque aident à apaiser l’esprit et favorise un bon sommeil. Choisissez la technique de relaxation qui vous convient et intégrez-la dans votre routine du soir. Si l'enfant est assez grand, vous pouvez lui apprendre des techniques de respiration adaptées à son âge.

  7. Évitez de parler des crises (enfants) : parler des épisodes de terreur nocturne à votre enfant risquerait de renforcer son anxiété. Il pourrait ensuite appréhender le moment du coucher et un cercle vicieux s’installerait.

Conseil de l'expert

Les terreurs nocturnes chez l’enfant sont souvent source de stress pour les parents. Toutefois, gardez à l’esprit que ce phénomène est la plupart du temps temporaire et disparaît après la petite enfance. Si cette situation génère en vous beaucoup d’anxiété, n’hésitez pas à vous tourner vers un thérapeute pour vous soutenir et vous accompagner durant cette période.

En savoir plus

Quelle est la différence entre éveil confusionnel et terreur nocturne ?

Lors d'un éveil confusionnel, la personne se réveille dans un état de désorientation. Elle éprouve des difficultés à parler et à comprendre ce qu’on lui dit, mais contrairement aux terreurs nocturnes, elle ne ressent pas de panique. L'individu est simplement confus et retrouve généralement ses esprits après quelques minutes.

Quelle est la différence entre paralysie du sommeil et terreur nocturne ?

La paralysie du sommeil se caractérise par un réveil où la personne est incapable de bouger, ce qui peut être très angoissant. Toutefois, à la différence des terreurs nocturnes, il n’y a ni cris ni mouvements. La paralysie du sommeil survient généralement au moment de l’endormissement ou du réveil, et la personne en conserve un souvenir précis.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.

Bibliographie

1

Terreur nocturne : que faire ?

2

Les différents types de troubles du sommeil chez l’enfant. (s. d.).

3

Montenon, I. (2024, 18 mars). Terreur nocturne : comment la reconnaître et la gérer ?

4

Oliveira, A. (2024, 29 mai). Terreur nocturne. Fondation Sommeil - Troubles du Sommeil.