Champignon peau : Comment le reconnaitre ?

Les affections fongiques de la peau peuvent créer un inconfort qui gêne le quotidien, comme des démangeaisons persistantes entre les orteils ou sous les aisselles, des taches blanches ou marron. Les mycoses cutanées touchent aussi bien le visage, le corps que le cuir chevelu. Pourtant, il suffit parfois de quelques gestes simples pour en venir à bout ou les prévenir.

Par Stéphanie Le Guillou
Publié le 24/03/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce qu’un champignon sur la peau ?

Un champignon de la peau, aussi appelé mycose cutanée, correspond à la prolifération anormale de micro-organismes fongiques (comme des dermatophytes ou des levures) sur la surface cutanée. Ces champignons, habituellement inoffensifs, peuvent devenir envahissants lorsque le microbiote de la peau se trouve déséquilibré. Le terme mycose vient du grec « mykos », qui signifie champignon. Ce phénomène peut toucher diverses zones du corps, par exemple le visage, les aisselles, les mains, le tronc, mais aussi les espaces interdigitaux , provoquant des démangeaisons ou des lésions circulaires. Des taches claires ou sombres peuvent aussi apparaître. Le terme « dermatophyte » désigne un type de champignon spécialisé dans la kératine, composant principal de la couche externe de la peau, des cheveux et des ongles. Une fois la barrière cutanée fragilisée, ces micro-organismes s’installent et se multiplient. Ils peuvent également coloniser le cuir chevelu, causant parfois des plaques squameuses et des chutes de cheveux localisées.

Quelles sont les causes des champignons sur la peau ?

Les champignons de la peau se développent sous l’influence de différents facteurs. Leur apparition résulte rarement d’une seule et unique raison. Plusieurs éléments concourent à déséquilibrer la flore cutanée, offrant ainsi au champignon un environnement favorable.

Facteurs liés à l’humidité et la chaleur

Les dermatophytes et les levures apprécient les milieux chauds et humides. Par conséquent, la transpiration excessive favorise leur prolifération. Les zones comme les aisselles, le creux des genoux ou encore l’espace entre les orteils sont propices. Un champignon entre les orteils, par exemple, prend souvent racine après des séances de sport intensives ou l’usage prolongé de chaussures peu aérées.

Facteurs hormonaux et stress

Les fluctuations hormonales ou un épisode de stress important peuvent affaiblir les défenses naturelles de la peau. Le stress agit indirectement en perturbant l’équilibre immunitaire, ce qui peut encourager le développement d’un champignon. Même si le mécanisme exact reste complexe, une période de surmenage mental peut coïncider avec l’apparition de taches, de démangeaisons ou d'irritations.

Facteurs immunitaires

Un système immunitaire affaibli constitue un véritable terrain de jeu pour les agents fongiques. Les personnes souffrant de maladies chroniques ou suivant des traitements immunosuppresseurs sont plus susceptibles de développer des mycoses. Le simple fait d’être fatigué sur une longue période peut également perturber la protection naturelle de l’organisme.

Facteurs externes (hygiène, vêtements et environnement)

Le choix de vêtements synthétiques, trop serrés, peut retenir la sueur contre la peau et créer l’humidité recherchée par les champignons. L’hygiène joue aussi un rôle capital. Un séchage insuffisant après la douche ou l’utilisation d’objets de toilette contaminés (serviettes, gants) facilite la persistance fongique. En milieu collectif (piscines, vestiaires, salles de sport), la transmission est plus aisée si la peau est en contact direct avec des surfaces contaminées.

Facteurs liés au contact direct ou indirect

Les champignons se transmettent par le contact de peau à peau ou via des objets (peignes, brosses, literie). Il existe différents types de champignons de peau : certains préfèrent les zones glabres (le torse, les bras), d’autres colonisent les cheveux (mycose cuir chevelu), tandis que d’autres encore se plaisent dans les plis (champignon aisselle). Si la peau présente des micro-lésions ou des irritations préexistantes, le risque de contamination augmente.

Quels sont les symptômes associés ?

Les symptômes d’une infection fongique varient selon la zone touchée, mais certains signes communs permettent de suspecter l’installation d’un champignon.

  • Rougeurs ou taches blanchâtres ou brunes.

  • Apparition de plaques rondes à bordure plus active.

  • Démangeaisons persistantes, parfois intenses, notamment entre les orteils.

  • Peau qui pèle ou se fissure (surtout dans la mycose au pied).

  • Sensation de brûlure ou légère douleur au toucher.

  • Desquamation du cuir chevelu (mycose du cuir chevelu) accompagnée de pellicules épaisses

  • Petites cloques ou vésicules dans certaines formes de mycoses

  • Dans certains cas, perte de cheveux localisée.

Quelles sont les solutions naturelles ?

Une consultation chez le dermatologue est indispensable ; une prise en charge médicale est nécessaire. Néanmoins, certaines astuces naturelles peuvent limiter l'humidité et donc la prolifération des champignons sur la peau.

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Quels sont les remèdes de grand-mère ?

Certaines astuces traditionnelles ont traversé les siècles et continuent à être employées pour calmer l’inconfort lié aux champignons cutanés. Elles peuvent compléter la prise en charge médicale. 

  • Bain de pieds au vinaigre de cidre : Mélanger une tasse de vinaigre de cidre dans une bassine d’eau tiède et y plonger les pieds pendant quinze minutes.

  • Cataplasme au yaourt nature : Appliquer une petite quantité de yaourt nature sur la zone irritée, laisser poser quelques minutes avant de rincer délicatement.

  • Infusion de thym : Faire tremper une compresse dans une infusion tiède concentrée de thym, puis la disposer sur la peau durant quelques instants.

Quelle routine adopter ?

Une routine adaptée au quotidien facilite la récupération et aide à limiter les récidives. L’approche la plus simple s’inscrit dans la régularité d’une hygiène minutieuse, assortie de gestes préventifs.

  1. Toilette douce : Se laver matin et soir avec un gel nettoyant non agressif, en insistant sur les zones humides (aisselles, entre les orteils).

  2. Séchage méticuleux : Après la douche, tapoter la peau avec une serviette propre et sèche. Insister sur les plis, car l’humidité retenue encourage le champignon.

  3. Choix de vêtements : Opter pour des textiles respirants (coton, lin) et éviter les tenues trop serrées.

  4. Alternance de chaussures : Si possible, changer de paire au cours de la semaine pour laisser les chaussures sécher et respirer.

  5. Routine du soir : Avant le coucher, on peut renouveler le bain de pieds au vinaigre (si mycose interdigitale) ou les cataplasmes doux (yaourt) sur les plaques.

  6. Observation régulière de la peau : Rechercher toute nouvelle tâche ou apparition de rougeurs pour agir rapidement en cas de récidive.

Précaution d’usage

Les mycoses cutanées exigent un suivi attentif. En cas de persistance ou d’aggravation des symptômes, il reste essentiel de consulter un professionnel de santé. Certaines zones délicates (paupières, muqueuses) méritent une vigilance renforcée. Les remèdes mentionnés ne dispensent pas d’un diagnostic médical, surtout si le champignon s’étend rapidement, provoque des douleurs ou se manifeste par des signes inhabituels (écoulements, suintements, fièvre). Enfin, adopter une bonne hygiène, éviter le grattage et le partage de serviettes, de linge ou de vêtements aide à prévenir les contaminations.

Conseil de l’expert

La lutte contre les champignons de la peau repose sur une approche globale, associant hygiène rigoureuse, traitement approprié et gestes de prévention. Les champignons se manifestent souvent au niveau du visage, des aisselles, du cuir chevelu ou encore entre les orteils, là où la macération facilite leur installation. Des soins simples et réguliers concourent à la reprise d’un équilibre cutané favorable et réduisent le risque de récidive. L’essentiel consiste à repérer rapidement les signes (tâches, démangeaisons, plaques circulaires) afin de réagir de manière ciblée. Les solutions naturelles soulagent fréquemment l’épiderme, mais l’avis d’un professionnel demeure fondamental pour tout traitement de fond.

En savoir plus

Quelles sont les zones du corps les plus exposées aux mycoses cutanées ?

Les champignons se plaisent dans les plis et les espaces humides. Les pieds, notamment entre les orteils, les aisselles, l’aine et le cuir chevelu apparaissent comme des terrains propices. Le moindre déséquilibre peut conduire à une mycose cutanée qui, si elle n’est pas maîtrisée rapidement, s’étend parfois vers d’autres régions du corps.

Les champignons de la peau sont-ils toujours contagieux ?

Le risque de transmission existe. Un contact direct (peau contre peau) ou le partage de serviettes et de vêtements peut contribuer à la propagation. Les surfaces humides, comme les bords de piscine ou les vestiaires, constituent également des lieux de contamination. Adopter une hygiène soignée et se sécher consciencieusement diminue les risques.

Comment reconnaître un champignon sur le cuir chevelu ?

Un champignon du cuir chevelu se manifeste souvent par des zones squameuses, parfois accompagnées d’une chute de cheveux. Des démangeaisons intenses ou un aspect terne de la chevelure peuvent alerter. Une consultation médicale s’avère utile pour confirmer le diagnostic et orienter vers un traitement antifongique adapté.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

ameli.fr. Reconnaître une mycose de la peau.

Février 2025.

2

Vidal. Mycose de la peau.

Décembre 2023.