Fuites urinaires chez la femme : causes et symptômes

De nombreuses femmes sont touchées par des fuites urinaires à différents âges de la vie. De l'incontinence urinaire aux fuites à l'effort, ce sujet encore trop souvent tabou mérite pourtant d’être abordé sans gêne ni culpabilité. Derrière ce symptôme se cachent des causes multiples, parfois bénignes, parfois plus complexes. Mieux comprendre son corps, c’est déjà un pas vers plus de confort, de liberté… et de sérénité au quotidien. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur les fuites urinaires au féminin.

Par Alice Blanchard
Mis à jour le 22/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Les fuites urinaires : c'est quoi ?

Les fuites urinaires correspondent à une perte involontaire d’urine. Elles peuvent survenir à l’effort, lors d’un éternuement, d’un éclat de rire ou même sans raison apparente. Fréquentes mais souvent passées sous silence, elles ne doivent pourtant pas être banalisées. Comprendre leur mécanisme est la première étape pour mieux les appréhender et trouver des solutions adaptées.

Qu'est-ce qui provoque les fuites urinaires chez la femme ?

Un affaiblissement du plancher pelvien

Le plancher pelvien, aussi appelé périnée, est un ensemble de muscles qui soutiennent la vessie, l’utérus et le rectum. Lorsqu’il se relâche ou perd en tonicité, il peut ne plus assurer correctement son rôle de maintien, entraînant ainsi des fuites urinaires. Ce relâchement peut survenir avec l’âge, après un accouchement ou simplement par manque d’activité ciblée.

Les conséquences d'un accouchement

L’accouchement, en particulier par voie basse, peut étirer, voire léser les muscles du périnée et les nerfs environnants. Ce traumatisme mécanique est une cause fréquente de fuites urinaires post-partum. Même plusieurs mois après, des troubles peuvent persister si une rééducation périnéale n’a pas été faite ou s’est révélée insuffisante.

Les bouleversements hormonaux

Les variations hormonales ont un impact direct sur la tonicité des tissus et la régulation des fonctions urinaires. Pendant la grossesse, la pression exercée par l’utérus sur la vessie peut provoquer des envies fréquentes d’uriner, voire des fuites. À la ménopause, la baisse d’œstrogènes fragilise les muqueuses et les muscles du périnée, augmentant le risque d’incontinence.

Le surpoids ou l’obésité

Un excès de poids exerce une pression constante sur la vessie et les muscles pelviens. À long terme, cette surcharge fragilise le plancher pelvien, favorisant l’apparition de fuites urinaires. Perdre ne serait-ce que quelques kilos peut significativement améliorer les symptômes et prévenir leur aggravation.

Une activité physique mal adaptée

Certains sports très sollicitants pour le périnée, comme le running ou les exercices à fort impact, peuvent accentuer les pressions sur la vessie et provoquer des fuites, notamment chez les femmes sportives régulières. Il est important d’adapter sa pratique et d’intégrer des exercices de renforcement périnéal pour prévenir ce type de troubles.

Certaines pathologies ou traitements médicaux

Des maladies neurologiques (comme la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson), des infections urinaires à répétition ou certains traitements médicamenteux peuvent affecter le contrôle de la vessie. Il est essentiel d’en parler avec un professionnel de santé pour adapter la prise en charge.

L’âge, un facteur naturel mais pas une fatalité

Avec le vieillissement, les tissus perdent en élasticité, les muscles se relâchent, et la capacité de la vessie peut diminuer. Cependant, l’âge n’explique pas tout : les fuites urinaires ne doivent jamais être considérées comme une fatalité. Des solutions existent à tout âge pour retrouver confort et autonomie.

Quels sont les symptômes associés ?

Chez la femme, les fuites urinaires s'accompagnent généralement de :

  • Une envie pressante et soudaine d’uriner : un besoin urgent d’aller aux toilettes, parfois trop rapide pour pouvoir se retenir, pouvant entraîner une fuite avant d’y parvenir

  • Une fréquence urinaire accrue : le besoin d’uriner devient plus fréquent, y compris la nuit (nycturie), perturbant parfois le sommeil.

  • Une sensation de vidange incomplète de la vessie : même après avoir uriné, une impression de ne pas avoir totalement vidé sa vessie peut persister.

  • Une perte involontaire d’urine à l’effort : en cas de toux, d’éternuement, de rire ou lors d’un exercice physique, de petites quantités d’urine peuvent s’échapper sans que l’on s’en rende compte.

  • D'éventuelles irritations ou rougeurs au niveau de la zone intime : dues au contact répété avec l’urine, notamment en cas de fuites fréquentes ou mal absorbées.

  • Des odeurs désagréables persistantes : l’humidité et l’urine résiduelle peuvent parfois entraîner une gêne olfactive, source d’inconfort au quotidien.

  • Une gêne sociale ou émotionnelle : perte de confiance en soi, peur de sortir ou de faire certaines activités par crainte d’une fuite, sentiment d’isolement.

Quels sont les bons gestes à adopter pour réduire les phénomènes d'incontinence ?

Même si les fuites urinaires chez la femme peuvent être déstabilisantes, de simples ajustements au quotidien peuvent déjà faire une vraie différence.

  1. Renforcer son périnée avec des exercices ciblés : la rééducation périnéale, encadrée par un professionnel de santé, aide à tonifier les muscles de soutien de la vessie. Des exercices comme les contractions de Kegel sont faciles à intégrer dans la routine quotidienne.

  2. Adopter une activité physique douce et régulière : le yoga, la marche ou la natation permettent de rester active sans trop solliciter le périnée. Évite les sports à fort impact sans accompagnement adapté.

  3. Surveiller son poids : une perte de poids modérée peut considérablement réduire la pression sur le plancher pelvien et améliorer les symptômes.

  4. Limiter les boissons irritantes pour la vessie : café, thé, alcool ou boissons gazeuses peuvent accentuer les envies pressantes. Privilégie l’eau ou les tisanes douces comme la Camomille.

  5. Éviter de se retenir trop longtemps : retenir son envie d’uriner trop fréquemment peut perturber le fonctionnement normal de la vessie. Mieux vaut aller aux toilettes dès que le besoin se fait sentir.

  6. Prendre soin de son intimité : une bonne hygiène intime, avec des produits doux et sans parfum, prévient les irritations liées aux fuites. Opte aussi pour des protections adaptées, respirantes et spécialement conçues pour ce type de trouble.

  7. En parler à un professionnel de santé sans tabou : médecin, kiné, sage-femme… Des solutions existent, et un accompagnement personnalisé peut vraiment changer la donne.

Précautions d'usage

En cas de fuites urinaires chez la femme, il est essentiel de rester à l’écoute de son corps, d’adopter des gestes adaptés et de consulter un professionnel de santé si les symptômes persistent ou s’aggravent.

Conseil de l’expert

Les fuites urinaires de la femme à l’effort ne devraient jamais freiner la pratique sportive. Des accompagnements personnalisés, comme la rééducation périnéale adaptée aux sportives, permettent de reprendre confiance en son corps en toute sécurité. Ne restez pas seule face à ce trouble fréquent : des solutions existent, efficaces et sur mesure.

En savoir plus

Comment arrêter les fuites urinaires ?

Identifier la cause des fuites urinaires chez la femme est essentiel pour mettre en place une prise en charge efficace. Exercices du périnée, adaptations du mode de vie et accompagnement médical peuvent permettre de retrouver un bon contrôle urinaire.

Fuites urinaires pendant la grossesse : que faire ?

Pendant la grossesse, les fuites urinaires sont fréquentes mais pas inéluctables. Une rééducation périnéale douce, des postures adaptées et des gestes préventifs peuvent soulager les symptômes sans danger pour le bébé.

Bibliographie

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