Teigne et Peau : Quelles sont les causes et les symptômes ?

Les teignes sur la peau, également appelées “teigne du corps” ou “tinea corporis,” désignent une infection fongique causée par divers champignons dermatophytes spécialisés dans la dégradation de la kératine. La kératine est la protéine présente dans la couche superficielle de la peau, dans les cheveux et dans les ongles. Cet envahisseur se manifeste par des lésions annulaires, c’est-à-dire des plaques en forme de cercle, recouvertes de squames (des pellicules fines de peau morte). Les démangeaisons qui les accompagnent sont parfois intenses. Les dermatophytes responsables de la teigne du corps se transmettent aisément, soit par contact direct avec la peau ou le pelage d’un animal infecté, soit par contact indirect avec des objets ou des surfaces contaminées (vêtements, serviettes, literie, etc.). Certains cas de teigne peuvent s’atténuer au fil du temps, mais dans la majorité des situations, l’infection persiste ou se propage si aucune mesure n’est prise. Par ailleurs, laisser la teigne évoluer sans intervention médicale peut allonger la durée de l’infection et augmenter le risque de complications, comme l’apparition de zones infectées plus étendues ou la survenue d’inflammations plus intenses.

Les teignes cutanées surviennent dès lors qu’un dermatophyte trouve un terrain favorable pour se développer. On recense plusieurs champignons potentiellement impliqués, avec toutefois une prédominance de certaines espèces.

Les dermatophytes Trichophyton représentent l’une des principales causes de teigne chez l’être humain. Ces micro-organismes se logent dans les couches superficielles de l’épiderme et apprécient la présence de kératine. Ils peuvent provenir d’un contact avec d’autres personnes infectées, ou d’un environnement où le champignon se reproduit. Les salles de sport, les vestiaires ou les piscines figurent parmi les lieux où la contamination est facilitée, surtout si l’hygiène n’est pas rigoureusement respectée.

Les Microsporum sont également de redoutables dermatophytes, surtout chez l’enfant qui joue fréquemment avec des animaux porteurs de champignons. Les chatons, tout comme certains animaux de ferme, peuvent être infectés et transmettre la teigne à l’homme. Les Microsporum donnent souvent lieu à des lésions plus sèches et squameuses, formant parfois des cercles nettement visibles, bordés d’un pourtour rougeâtre.

Le diagnostic de la teigne repose souvent sur un examen clinique et, dans certains cas, sur des examens complémentaires. Une lampe de Wood peut être utilisée : il s’agit d’une source de lumière ultraviolette qui fait fluorescer certains champignons. Les spécialistes (dermatologues ou médecins généralistes) peuvent également procéder à un prélèvement cutané pour analyser au microscope la présence de filaments fongiques.

Une fois le diagnostic confirmé, plusieurs approches thérapeutiques sont possibles :

Traitements antifongiques topiques : Des crèmes ou lotions contenant des molécules antifongiques (par exemple, le clotrimazole ou le terbinafine) sont appliquées directement sur la lésion et sur la zone environnante, selon la prescription du professionnel de santé.

Traitements antifongiques oraux : Dans des cas plus étendus ou résistants, un traitement oral (comprimés) est prescrit. Celui-ci agit de manière systémique et présente une durée de traitement variant de quelques semaines à plusieurs mois, suivant la gravité de l’atteinte.

Respect rigoureux des règles d’hygiène : Sécher soigneusement la peau après chaque douche, porter des vêtements amples et aérés, et laver régulièrement le linge en contact direct avec la peau pour limiter la propagation.

Surveillance de l’entourage et traitement préventif : Les proches ou les animaux domestiques peuvent être porteurs de dermatophytes. Faire examiner son animal de compagnie chez le vétérinaire, si un doute persiste, est judicieux pour éviter les réinfections.

Contrairement à certaines idées reçues, la teigne ne disparaît pas systématiquement sans intervention. Il reste plus prudent de consulter un professionnel pour évaluer la nécessité d’un traitement adéquat.

Toute manifestation cutanée qui persiste ou s’aggrave nécessite un avis médical. L’automédication présente un risque : celui de retarder un diagnostic plus approprié, voire de faciliter la dissémination du champignon. Il est également recommandé de ne jamais percer, gratter ou manipuler des lésions, car ces gestes peuvent irriter la peau encore davantage et propager la contamination à d’autres zones.