Vitamine K : quels sont ses bienfaits ?

La vitamine K se présente sous plusieurs formes naturelles et synthétiques :

• La vitamine K1 (phylloquinone) : c’est celle qui intervient dans le mécanisme de coagulation sanguine. D’origine végétale, elle se trouve principalement dans les légumes verts. Pour faciliter son absorption à travers l’intestin, il est préférable de la consommer accompagnée de matières grasses.

• La vitamine K2 (ménaquinone) : cette forme est produite en petites quantités par les bactéries présentes dans l’intestin. On la trouve également dans certains aliments d’origine animale et dans les produits fermentés comme la choucroute ou le natto (graines de soja fermentées). Elle intervient dans la fixation du Calcium et la santé osseuse.

• La vitamine K3 (ménadione) : il s’agit d’une forme synthétique de la vitamine K utilisée dans certains médicaments. Elle ne doit être consommée que sur avis médical, car elle peut entraîner des effets secondaires lorsqu'elle est prise en grandes quantités.

En résumé, on considère que la vitamine K :

• favorise la coagulation sanguine grâce à son action antihémorragique

• contribue à la minéralisation osseuse

• favorise une croissance harmonieuse chez les enfants

• préserve le capital osseux et prévient les fractures liées à l’ostéoporose.

Les besoins journaliers en vitamine K varient en fonction de l’âge. L'ANSES recommande actuellement :

• Nourrissons de moins de 6 mois : 5 µg/j.

• Nourrissons de 6 à 11 mois : 10 µg/j.

• Enfants de 1 à 3 ans : 29 µg/j.

• Enfants de 4 à 6 ans : 42 µg/j.

• Enfants de 7 à 10 ans : 45 µg/j.

• Adolescents de 11 à 17 ans : 45 µg/j.

• Adultes, y compris les femmes enceintes et allaitantes : 79 µg/j.

Les nouveau-nés sont particulièrement vulnérables à une carence en vitamine K pour plusieurs raisons :

• Ils ont peu de réserves : la vitamine K traverse peu le placenta pendant la grossesse, ce qui limite les réserves du bébé à la naissance.

• Leur microbiote est immature : la flore intestinale des nouveau-nés est encore immature et incapable de produire suffisamment de vitamine K.

• Leur foie n'est pas 100% opérationnel : À la naissance, le foie n’est pas encore suffisamment opérationnel pour assurer la synthèse des facteurs de coagulation.

Ces facteurs augmentent le risque de maladie hémorragique du nouveau-né (MHNN), une pathologie potentiellement grave qui peut provoquer des saignements internes, notamment au niveau du cerveau. Pour prévenir ce risque, une injection de vitamine K est systématiquement administrée aux nouveau-nés. En plus de cette injection systématique de vitamine K, il est parfois proposé des compléments, notamment pour les bébés allaités car le lait maternel contient naturellement une faible quantité de vitamine K, insuffisante pour couvrir les besoins du nouveau-né.

Chez l'adulte, comme elle se stocke naturellement dans notre foie et nos tissus adipeux, une déficience en vitamine K est extrêmement rare. Elle peut toutefois survenir en cas de troubles de santé spécifiques, tels que :

• Les troubles de malabsorption : certaines maladies qui affectent l’absorption des graisses dans l’intestin peuvent entraîner une carence en vitamine K. C’est notamment le cas de la maladie cœliaque, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la mucoviscidose et la pancréatite chronique.

• La malnutrition : les personnes qui n’ont pas accès à une alimentation saine et variée ont plus de risques d’être concernées par une carence en vitamine K.

• La prise de médicaments : certains médicaments peuvent entraver l’activité de la vitamine K. C’est par exemple le cas des antibiotiques qui, à long terme, détruisent les bactéries intestinales responsables de la synthèse de la vitamine K2. Les médicaments qui diminuent l’absorption des graisses peuvent également réduire l’absorption de la vitamine K.

• Les maladies du foie : le foie joue un rôle central dans le stockage et l’utilisation de la vitamine K. Les maladies hépatiques peuvent elles aussi réduire la disponibilité de cette vitamine et provoquer des troubles de la coagulation.

On associe souvent la carence en vitamine K à des saignements de nez fréquents. En réalité, d'autres symptômes peuvent indiquer un manque :

• Des saignements fréquents : comme des saignements de nez ou des gencives.

• Des règles abondantes : chez les femmes en âge de procréer.

• Des hématomes spontanés : l’apparition de bleus (ecchymoses) sans traumatisme évident.

• Des selles noires ou du sang dans les selles : indiquant un saignement interne.

• Une fragilité osseuse : due à une altération du métabolisme du calcium. La vitamine K joue un rôle clé dans l’activation de protéines qui maintiennent la densité osseuse.

• Une rigidité des artères : liée à un dépôt excessif de Calcium dans les parois artérielles et entraînant un risque accru de maladies cardiovasculaires.