Cystite et infection urinaire : comment les différencier ?

Brûlures, envies pressantes d’uriner, douleurs pelviennes… Les infections urinaires touchent une femme sur deux au moins une fois au cours de la vie. Pourtant, une confusion persiste souvent entre les termes cystite et infection urinaire. S'agit-il du même trouble ? Quels sont leurs symptômes distinctifs ? Et surtout, comment les soulager naturellement ? Faisons le point ensemble.

Par Stéphanie Catrysse
Mis à jour le 22/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'une infection urinaire ?

Une infection urinaire correspond à la prolifération anormale de bactéries dans le système urinaire, composé des reins, des uretères, de la vessie et de l'urètre. Selon la localisation de l’infection, on parle de cystite (vessie), d’urétrite (urètre), de pyélonéphrite (reins) ou d’infection urinaire basse ou haute. L’infection peut être aiguë ou chronique, simple ou compliquée. Elle touche plus souvent les femmes en raison de leur anatomie : leur urètre est plus court, ce qui facilite la remontée des bactéries vers la vessie. Mais les hommes et les enfants peuvent également en être atteints.

Quelles en sont les causes ?

Les causes des infections urinaires sont variées, mais la majorité d’entre elles sont liées à des déséquilibres du microbiote ou à des facteurs mécaniques :

La présence de bactéries intestinales : escherichia coli est responsable de plus de 80% des infections urinaires. Cette bactérie, naturellement présente dans l’intestin, peut migrer vers l’urètre puis la vessie.

Une baisse des défenses immunitaires : en période de fatigue, de stress ou en cas de pathologie chronique, le système immunitaire se défend moins bien.

Une hygiène intime inadaptée : un excès de lavage, l’usage de produits agressifs ou des toilettes mal réalisées favorisent le déséquilibre de la flore vaginale et la colonisation bactérienne.

La constipation : une stagnation du transit intestinal peut comprimer la vessie, ralentir l’évacuation de l’urine et créer un terrain favorable à la prolifération bactérienne.

Les rapports sexuels : les rapports sexuels peuvent entraîner un microtraumatisme de l’urètre ou favoriser l’introduction de bactéries.

La rétention urinaire : le fait de se retenir trop longtemps ou de mal vider sa vessie permet aux bactéries de se multiplier.

La ménopause : la baisse des œstrogènes modifie la flore vaginale protectrice.

La grossesse : la pression de l’utérus sur la vessie ralentit l’évacuation de l’urine.

Le diabète : en altérant la réponse immunitaire et en augmentant le taux de sucre dans les urines, il crée un terrain favorable.

Infection urinaire : quels sont les symptômes ?

Les signes varient selon la localisation de l'infection mais comprennent généralement :  

  • Des brûlures ou douleurs à la miction  

  • Des envies fréquentes d’uriner avec faible volume (pollakiurie)  

  • Des urines troubles ou malodorantes  

  • Une sensation de pesanteur ou de douleur pelvienne  

  • Une fièvre légère dans certains cas

  • Une hématurie c'est-à-dire la présence de sang dans les urines 

  • Une fatigue inhabituelle  

  • Des douleurs lombaires notamment en cas d’atteinte rénale. 

Et la cystite : c'est quoi ?

La cystite est un type d’infection urinaire localisée dans la vessie. Elle représente 50% des infections urinaires et touche principalement les femmes. Il s’agit généralement d’une inflammation de la muqueuse vésicale, souvent provoquée par une infection bactérienne, mais elle peut aussi être d’origine non infectieuse (cystite interstitielle, irritative ou chimique). La cystite peut être aiguë ou récidivante. 

Quelles en sont les causes ?

Les causes de la cystite se recoupent en grande partie avec celles des infections urinaires en général, mais certains facteurs sont plus spécifiques :

Une consommation insuffisante d’eau : une hydratation trop faible diminue le volume urinaire et empêche le rinçage naturel des voies urinaires.

Une contamination bactérienne : dans la majorité des cas, la cystite est provoquée par des bactéries comme zscherichia coli ou proteus mirabilis, qui colonisent l’urètre avant d’atteindre la vessie.

Une constipation chronique : le ralentissement du transit intestinal peut comprimer la vessie et créer un foyer de stagnation propice aux bactéries.

Des rapports sexuels fréquents ou intenses : les rapports sexuels peuvent favoriser les microtraumatismes de l’urètre et introduire des germes dans les voies urinaires.

L'usage de spermicides ou de diaphragme : ces méthodes contraceptives peuvent altérer l’équilibre du microbiote vaginal et faciliter les infections urinaires basses.

Le port de sous-vêtements synthétiques et serrés : en créant un environnement chaud et humide, ils favorisent la prolifération des bactéries au niveau de la zone périnéale.

Une toilette intime excessive ou insuffisante : un excès de nettoyage déséquilibre la flore protectrice, tandis qu’une hygiène négligée permet l’accumulation de bactéries. Les bains moussants, les gels intimes parfumés ou les savons agressifs peuvent altérer la muqueuse urinaire et fragiliser les défenses locales.

Une retenue urinaire prolongée : le fait de ne pas uriner dès que le besoin se fait sentir permet aux bactéries de se multiplier dans la vessie.

Une modification hormonale, notamment à la ménopause : la baisse des œstrogènes affecte la qualité de la muqueuse urinaire et modifie la flore vaginale.

Cystite : quels sont les symptômes ?

Les symptômes principaux de la cystite sont là aussi similaires à ceux de l'infection urinaire :  

  • Brûlures en urinant  

  • Urines troubles ou avec une odeur forte  

  • Sensation de pression sur la vessie, de pesanteur pelvienne constante

  • Urines fréquentes et en petites quantités 

  • Dysurie (difficulté à initier la miction) et impression de ne pas vider complètement sa vessie  

  • Parfois, trace de sang dans les urines (surtout en cas de muqueuse très irritée).

Cystite et infection urinaire : quelle différence ?

La cystite est une forme particulière d’infection urinaire, localisée à la vessie. Autrement dit, toute cystite est une infection urinaire, mais toutes les infections urinaires ne sont pas des cystites. L’infection urinaire est un terme plus large qui englobe également l’urétrite (infection de l’urètre), la pyélonéphrite (infection du rein), la prostatite (chez l’homme) La différence réside donc essentiellement dans la localisation de l’infection, la gravité des symptômes et le risque de complications. La cystite simple est généralement bénigne, alors qu’une pyélonéphrite, par exemple, nécessite une prise en charge rapide.

Critère

Infection urinaire

Cystite

Localisation

Urètre, vessie, reins

Vessie uniquement

Symptômes

Variables selon la zone touchée

Troubles mictionnels dominants

Gravité

Pyélonéphrite = urgence

Généralement bénigne


Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

Il existe plusieurs solutions pour soulager les symptômes naturellement : 

Les compléments ciblés

Le D-Mannose Bio : ce sucre simple, extrait naturellement du Bouleau ou du Maïs, a la particularité de se fixer aux bactéries escherichia coli — responsables de la majorité des cystites. Incapables d’adhérer à la paroi de la vessie, ces bactéries sont alors éliminées naturellement par les urines. Le D-Mannose peut s’utiliser en traitement de fond comme en prise ponctuelle dès les premiers signes. Le D-Mannose peut occasionner des ballonnements ou des troubles digestifs légers chez certaines personnes. Il est déconseillé en cas de diabète non équilibré, en raison de sa nature glucidique. Demandez conseil à un professionnel de santé avant de l’utiliser chez l’enfant ou la femme enceinte.

La cure de Canneberge (Cranberry) Bio : riche en proanthocyanidines (PAC), la Canneberge limite l’adhésion des bactéries aux parois des voies urinaires. Elle est particulièrement efficace en prévention ou en complément d’un traitement curatif. Vous pouvez la choisir sous forme de compléments alimentaires ou de jus concentré non sucré, à consommer régulièrement pour maintenir une protection active. Chez les personnes sous anticoagulants, un avis médical est indispensable avant toute consommation de Canneberge, car elle peut interagir avec les traitements. Évitez les jus de Canneberge industriels riches en sucre.

L'extrait de Bruyère Bio : traditionnellement utilisée en phytothérapie, la Bruyère est une plante aux propriétés diurétiques et apaisantes. Elle favorise l’élimination urinaire et diminue l’inconfort lors de la miction. Elle constitue un excellent soutien en cas de cystite débutante ou pour accompagner la guérison. Respectez toujours la posologie indiquée. Elle peut aussi être utilisée sous la forme de tisanes.

Les probiotiques spécifiques flore intime : après une infection ou une prise d’antibiotiques, la flore uro-génitale peut se retrouver déséquilibrée. Les probiotiques ciblés pour la sphère intime aident à restaurer un microbiote protecteur, réduisant ainsi le risque de récidive et renforçant les défenses locales. Tous les probiotiques ne se valent pas. Privilégiez ceux contenant des souches spécifiquement étudiées pour la flore vaginale (comme lactobacillus rhamnosus GR-1 et lactobacillus reuteri RC-14). Conservez-les au frais si recommandé, et respectez la durée de cure conseillée.

Les remèdes de grand-mère

L'hydratation intensive : boire au minimum 2 litres d’eau par jour reste l’un des gestes les plus importants en cas d’infection urinaire. Cela permet de diluer les urines, de limiter l’irritation vésicale et de favoriser l’élimination rapide des germes. En cas d’insuffisance rénale ou de pathologie cardiaque, l’hydratation doit être adaptée et surveillée. Parlez-en à votre médecin.

La bouillotte chaude sur le bas-ventre : la chaleur décontracte les muscles de la zone pelvienne et diminue la sensation de tension ou de spasme. Une bouillotte posée pendant 20 à 30 minutes peut soulager efficacement les douleurs liées à la cystite. Ne placez jamais la bouillotte à même la peau, pour éviter tout risque de brûlure. 

Le cataplasme d’Argile verte : utilisée en externe, l’Argile verte appliquée en cataplasme sur le bas-ventre possède des propriétés absorbantes, décongestionnantes et anti-inflammatoires. Ce soin naturel contribue à apaiser l’inflammation et à soutenir les tissus enflammés. Laissez poser environ 30 minutes, puis rincez à l’eau tiède. 

Quelles plantes choisir en cas d'infection urinaire ?

Certaines plantes médicinales, consommées en infusion, peuvent soulager efficacement les symptômes des cystites et infections urinaires grâce à leurs propriétés diurétiques, antiseptiques et anti-inflammatoires.

Les plantes diurétiques augmentent la production d’urine, ce qui aide à "rincer" les voies urinaires et à éliminer les bactéries. Parmi les plus efficaces :

La queue de Cerise : favorise l’élimination rénale des toxines et apaise les irritations urinaires.

Le Bouleau : les feuilles de Bouleau stimulent la fonction rénale tout en étant un diurétique doux.

La Prêle : connue pour ses propriétés drainantes, elle aide à nettoyer les voies urinaires.

Le Pissenlit : en plus d’être diurétique, le Pissenlit possède des propriétés antibactériennes utiles contre les cystites récidivantes.

Certaines plantes sont reconnues pour leurs vertus antibactériennes et leur capacité à inhiber la prolifération des germes responsables des infections urinaires :

La Busserole : contient de l’arbutine, un puissant antiseptique qui lutte contre escherichia coli, principale cause des infections urinaires.

La Bruyère : moins concentrée en arbutine que la Busserole, elle reste efficace pour réduire l’inflammation et prévenir les récidives.

Le Thym : riche en thymol, le Thym agit comme un antiseptique naturel puissant contre les bactéries pathogènes présentes dans la vessie.

Les plantes calmantes pour apaiser les douleurs

Les infections urinaires provoquent souvent une inflammation douloureuse de la muqueuse urinaire. Certaines plantes peuvent aider à réduire ces symptômes :

L'Ortie : en plus de ses propriétés diurétiques, elle calme l’inflammation grâce à ses composés bioactifs.

La Camomille : connue pour ses effets calmants, la Camomille soulage les brûlures mictionnelles et détend les muscles pelviens.

Pour réaliser votre infusion, mélangez une cuillère à soupe de la plante séchée dans une tasse d’eau chaude, laissez infuser 10 minutes, puis filtrez. Buvez 2 à 3 tasses par jour pendant quelques jours pour un soulagement optimal. Toutefois, en cas de doute ou de traitement médical en cours, consultez un professionnel de santé avant utilisation.

Comment prévenir une cystite ?

La prévention de la cystite repose sur des petits gestes simples qui soutiennent l’équilibre de la flore urinaire, réduisent les facteurs irritants et renforcent les défenses naturelles.

  1. Hydratez-vous suffisamment : boire au minimum 1,5 litre d’eau par jour favorise l’élimination des bactéries par les urines et limite leur prolifération dans la vessie.

  2. Privilégiez une hygiène intime douce : utilisez des produits au pH physiologique, sans parfum ni agents agressifs, pour préserver la flore protectrice.

  3. Urinez après chaque rapport sexuel : ce réflexe simple permet d’évacuer d’éventuels germes introduits pendant les rapports et de limiter les risques d’irritation.

  4. Choisissez vos sous-vêtements : préférez les sous-vêtements en coton, qui laissent respirer la peau, et évitez les vêtements trop serrés, en particulier les jeans moulants ou les tissus synthétiques, qui favorisent la chaleur et l’humidité propices aux bactéries.

  5. Adoptez une alimentation équilibrée et anti-inflammatoire : misez sur les fibres, les légumes alcalinisants (comme le Brocoli, la Courgette ou le Concombre), les fruits rouges riches en antioxydants, et limitez les sucres rapides qui nourrissent les germes pathogènes. Évitez également les aliments irritants pour la vessie, tels que le café, l’alcool, les plats très épicés et les sucres raffinés.

  6. Renforcez vos défenses naturelles : soutenez votre immunité notamment aux intersaisons, grâce à des cures naturelles comme la Gelée Royale, l’Échinacée ou le Ginseng, qui aident l’organisme à mieux se défendre.

  7. Prenez soin de votre flore intestinale : un microbiote intestinal équilibré influence positivement la flore vaginale et urinaire. Une alimentation riche en fibres, des probiotiques ciblés ou une cure de prébiotiques peuvent renforcer cette barrière naturelle.

Précautions d'usage

En cas de fièvre, de douleurs lombaires, de sang dans les urines ou de symptômes persistants, il est essentiel de consulter rapidement un professionnel de santé. Une infection urinaire mal soignée peut évoluer vers des complications plus sérieuses, comme une pyélonéphrite.

Conseil de l'expert

En cas de cystites récidivantes, consultez un professionnel de santé afin d’effectuer un bilan complet. Cela permettra d’identifier les causes sous-jacentes possibles, qu’elles soient d’ordre physiologique, immunitaire, psychologique ou liées à des déséquilibres du microbiote et d’adapter les traitements adaptés.

En savoir plus

Quelle est la différence entre une cystite et une infection urinaire ?

La cystite est une forme spécifique d’infection urinaire localisée à la vessie, alors que le terme « infection urinaire » désigne un ensemble plus large incluant urétrite, pyélonéphrite et cystite.

Comment calmer une cystite en urgence ?

Buvez abondamment, prenez du D-Mannose ou de la Canneberge, appliquez une bouillotte sur le bas-ventre et consultez si les symptômes persistent.

Qu'est-ce qu'une fausse cystite ?

Il s’agit de symptômes urinaires similaires à une cystite, mais sans infection bactérienne détectable — souvent dus à une irritation, une mycose ou une cystite interstitielle.

Quelle est la durée moyenne d’une cystite ?

Entre 2 et 5 jours avec un traitement adapté, naturel ou conventionnel.

Zoom sur notre rédactrice Naturopathe, Stéphanie Catrysse

Stéphanie Catrysse est naturopathe (certifiée par la FENA), praticienne en massage bien-être et drainage lymphatique et conseillère en développement personnel. 

Passionnée de médecine douce, elle exerce avec une approche holistique de la santé.

Bibliographie

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